SUD INSEE

SUD INSEE lutte pour un monde humain où l’économie doit être au service de toutes et tous. Le progrès technique doit servir le progrès social, l’individu doit avoir toute sa place dans la vie et les droits collectifs, la liberté de chacun·e prolongeant celle des autres. Nous condamnons et combattons toute forme de racisme, de sexisme, d’homophobie, de marginalisation des personnes en situation de handicap ainsi que toute discrimination basée sur une origine, des situations ou des choix de vie réels ou supposés. Dans nos luttes d’aujourd’hui et dans leur coordination, nous construisons la société humaniste de demain.


L’Insee résume généralement ses missions par la formule suivante : « produire et diffuser une information statistique de qualité pour éclairer le débat public », ou encore par son slogan : « mesurer pour comprendre ». Derrière la notion de qualité se cache notamment l’enjeu de neutralité et d’indépendance de l’institut, si précieux pour toutes celles et tous ceux qui contribuent à la statistique publique. Or, cet enjeu ne saurait être réduit à la seule question de l’indépendance institutionnelle.

Où est l’indépendance de l’Insee quand la quasi-totalité des productions de l’institut répondent aux commandes institutionnelles ? Où est l’indépendance quand il faut quémander de long mois auprès des autorités ministérielles pour obtenir le financement nécessaire au juste remboursement des frais de déplacements des enquêtrices ? Quel service public rendons-nous quand les études statistiques et leur diffusion ne visent plus que les gros acteurs institutionnels (État, conseils régionaux, métropoles) au détriment des petites collectivités (petits départements, communes), des particuliers et du secteur associatif ?

Certes, depuis la réforme territoriale et les fusions de région, qui ont permis à nos dirigeant·e·s de supprimer neuf services d’études et de diffusion, les attaques à l’encontre de l’institut sont moins directes et frontales, incomparables avec celles que subissent les autres administrations de notre ministère. Mais les effets des réductions d’effectifs se poursuivent et se font sentir. L’institut a perdu 130 agent·e·s par an en moyenne entre 2014 et 2018 soit une baisse de 10 % des effectifs. Le Directeur général l’affirme lui-même : on ne peut pas baisser continuellement les effectifs sans abandonner de missions. De même l’austérité budgétaire sur nos moyens n’est pas sans conséquences.

La Direction rogne, et nous on est en rogne parce que la statistique publique et ses personnels méritent mieux que ça. Qui faut-il encore convaincre, à l’heure des fakenews, de la nécessité d’une statistique publique indépendante et de qualité ? On a vu par exemple des plateformes de livraisons de repas à domicile mentir sciemment sur leurs effectifs pour mieux pressuriser et exploiter leurs livreurs. Plus récemment, une chaîne d’information en continu a diffusé des niveaux de salaires moyens des enseignants totalement exagérés et déconnectés de la réalité dans le but de discréditer les mobilisations dans l’éducation nationale.

C’est bien le rôle de l’Insee que de fournir des mesures fiables pour éviter ce type de manipulation. À Sud Insee, nous croyons qu’une statistique publique digne de ce nom doit avant tout fournir à toutes et tous des outils d’émancipation et non servir la communication du gouvernement ou les benchmarks des multinationales.

Pour toutes ces raisons, nous continuerons à nous battre pour les collègues, pour la statistique publique et pour l’émancipation.


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