« J’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là », disait Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, le 12 juillet sur Public Sénat, pour qualifier les couples de même sexe.
« Ces gens-là » c'est moi. Je fais partie de ces gens-là.
C’est gens-là, c’est nous.
Nous, vos collègues de boulot. Qui êtes-vous pour nous désigner ? Nous mépriser ? Nous stigmatiser ? Pour déblatérer sur nos sexualités ? Notre genre ? Nos familles ? L’époque est censée progresser, avancer, mais vos idées conservatrices et réactionnaires sectarisent. Détruisent. Tuent. Et pas que « ces gens-là ».
Le monde du travail demeure un des lieux d’expression des discriminations et notamment des LGBTIphobies : injures, harcèlements, mépris, « outing » forcés, inégalités de traitement ou d’avancement de carrière, etc.
Les agressions LGBTIphobes ont augmenté de 20 % et il y a 4 fois plus de suicides chez les personnes homosexuelles. Et les personnes trans ont jusqu’à dix fois plus de risque se suicider que les personnes cisgenres.
La gestion calamiteuse et homophobe de la variole du singe par le gouvernement, c’est à dire vous et vos collègues-là, est un exemple des plus actuels illustrant la dangerosité de vos idées et de vos politiques, à l’égard notamment des personnes LGBTQIA+.
Quand une ministre peut lâcher qu’elle fréquente “ces gens-là” elle dévoile sa conception de la société et sa condescendance pour celles et ceux qu’elle ne considère pas vraiment comme faisant partie du monde. Elle se place en tête des LGBTIphobes qui rêvent d’une société hétéronormée et patriarcale ; elle encourage l’injure publique, les agressions, les discriminations.
En nommant Caroline Cayeux et en la maintenant à son poste, le Président de la République commet encore une fois une faute grave. Tout comme en maintenant Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires signataire d’une tribune contre le mariage pour tous et toutes parue dans « Valeurs actuelles » en 2012, avant d’interdire, en 2016, des affiches de prévention contre le VIH dans sa ville d’Angers. Sans oublier Gérald Darmanin, qui déclarait jadis refuser de marier des couples de même sexe à la mairie de Tourcoing.
Ces gens-là n’oublieront pas, ne se tairont pas.
Nous nous battrons jusqu’à votre démission et jusqu’à l’égalité pour toutes et tous !