Une véritable honte au Palais de Justice à Paris ce jeudi 2 janvier 2023. Deux juges d'instruction ont prononcé un non-lieu dans le scandale sanitaire de l'insecticide qui a et empoisonne encore les Antilles alors que plus de 90 % des Guadeloupéen-nes et des Martiniquais-es sont contaminé-es.
A quand la fin de ce carnage ! Le chlordécone est un pesticide très nocif qui circule dans le sang provoquant ainsi des maladies très graves comme des cancers et de fait des décès. Les surfaces agricoles, les sous-sols, les rivières et les mers côtières sont toujours pollués par le chlordécone et le seront encore durant des siècles.
Les conséquences sur la santé de générations d’antillais-es sont inacceptables. Si rien n’est fait, la population antillaise sera toujours en danger.Lors de sa visite en 2018, Macron avait d’ailleurs qualifié le chlordécone de scandale environnemental. Les deux juges le reconnaissent aussi… Cependant les empoisonneurs-euses ne sont pas inquiété-es car le non-lieu a été prononcé.
Les Guadeloupéen-nes et les Martiniquais-es se battent depuis de nombreuses années pour que l’Etat mette fin à ce massacre et reconnaisse son entière responsabilité. Des plaintes ont déjà été déposées en 2006 pour mise en danger de la vie d'autrui et empoisonnement. La population des Antilles attendait réparation des préjudices subis et qu’elle subit encore aujourd’hui et pour longtemps.
Cette décision scandalise les victimes tout comme nos organisations. Localement, le combat judiciaire continue et nos organisations soutiennent et soutiendront cette lutte. La justice doit reconnaître la culpabilité des différents gouvernements successifs dans cette tuerie sanitaire et dédommager toutes les victimes. Elle doit aussi contraindre l’Etat à faire des plans de décontamination des sols.
Ce non-lieu est un affront indigne pour la population des Antilles et pour nos organisations. En soutien aux Antilles, nos organisations : la Fédération Syndicale Unitaire, la Fondation Copernic, la Confédération paysanne, ATTAC France, la Confédération Générale du Travail et l’Union syndicale Solidaires ont sollicité par courriel plusieurs demandes d’audiences auprès des Ministres de l’Outre-mer, de la Justice et de la Santé et de la prévention.
Ces demandes d’audience sont restées sans réponse de leur part. Cela en dit long sur le peu de considération qu’ils accordent à la population des Antilles. Le traitement infligé aux antillais-es est une insulte à la souffrance physique et morale qu’elles et ils supportent depuis des décennies.
Il est plus que regrettable que la justice suive le même chemin. La justice est complice de ce scandale sanitaire, nos organisations le dénoncent !