Plus de 150 OOO manifestantes et manifestants réclamaient le samedi 23 novembre, sans compter celles et ceux qui se rassembleront ce soir, des mesures concrètes adossées à une enveloppe financière d'1 milliard d'euros, contre les violences sexistes et sexuelles envers les femmes, contre les féminicides.
A la lecture des "annonces" faites ce matin par le Premier ministre, la seule annonce financière nouvelle est une enveloppe de 30 millions pour créer des espaces sécurisant pour l'échange d'enfants dans les cas de violences conjugales (qui existent dans certaines PMI par ailleurs...). Autant dire peanuts... Il n'y a que le gouvernement pour croire que "les financements sont là" ! Une honte. Tout simplement. Car affirmer comme il le fait qu'un milliard d'euros est consacré à l'égalité entre les femmes et les hommes n'est pas la même chose qu'un milliard d'euros affecté pour lutter contre les violences sur tout le territoire national.
Pour les autres annonces, celles qui ont au moins le mérite d'être vraiment nouvelles, la volonté de prendre en compte la notion d'emprise est bienvenue. Mais il faudra certainement du temps de formation aussi bien pour les magistrat-es que les policier-es ou gendarmes pour qu'il y ait prise en compte de l'emprise dès les premières auditions : cela suppose de parler des moyens pour assurer ce temps de formation notamment parce qu'elles sont urgentes. Sur ce point, rien n'est dit.
Rien n'est annoncé par ailleurs sur l'obligation pour les employeurs d'accompagner les victimes de ces violences sexistes et sexuelles : le travail est pourtant encore un lieu où nombre d'agresseurs sévit, où la tolérance au sexisme est grande.