Surexploitation des travailleurs sans-papiers sur les sites postaux :
L'enquête de la DRIEETS du 94, sur les illégalités de Derichebourg et de Chronopost, n'est toujours pas terminée !!
27 mois après le début de la lutte du piquet Chronopost d'Alfortville, la DRIEETS du 94 (l'antenne du ministère du Travail dans le 94) ne sait toujours pas :
- Si Chronopost et Derichebourg employaient des travailleurs Sans-papiers.
- Si la Poste, via sa filiale Chronopost, s'est rendue coupable de marchandage.
- Si Chronopost et Derichebourg employaient des travailleurs Sans-papiers. • Si la Poste, via sa filiale Chronopost, s'est rendue coupable de marchandage. • Si CSi Chronopost abusait de l'intérim, directement ou via Derichebourg.
Le ministère de l'Intérieur prétend pourtant avoir mis en oeuvre une stratégie globale de lutte contre le travail illégal et nous a fait savoir que « à la demande de la préfecture du Val-de-Marne, l'Inspection du Travail mène les investigations nécessaires concernant les salariés du site d'Alfortville1 ».
La préfecture s'appuie sur cette enquête, ouverte, mais jamais refermée, pour dire qu'il n'y a pas d'infractions constatées.
Notons que jamais une seule personne déclarant avoir travaillé sur le site d'Alfortville n'a été interrogée dans le cadre de cette enquête. Ni en 2019 ni en 2021-2023.
Pourtant, mardi 5 décembre 2023, La Poste a bien été condamnée par le Tribunal de Grande Instance de Paris pour manquement à son devoir de vigilance envers ses sous-traitants, pour travail dissimulé notamment.
Pourtant La Poste, sous la pression de la grève de Chronopost, avait elle-même a rompu les contrats avec l'entreprise Derichebourg, plus d'une année avant. C'était une façon de reconnaître que nous avions raison dans notre dénonciation de la surexploitation des Sans-papiers dans ses agences. C'était aussi l'espoir de se débarrasser du problème en même temps qu'elle expulsait Derichebourg.
Et c'est avec cette même entreprise, Derichebourg, que la préfecture a échangé pour évaluer la présence ou non de plusieurs des salariés grévistes sur le site d'Alfortville.
Adossée à cette discussion avec Derichebourg, la préfecture a concédé, le 24 novembre, trois régularisations de salariés de Chronopost.
Elle n'a pas tenu compte des lieux travaillés en dehors d'Alfortville, Aulnay, Chilly-Mazarin, Nanterre ou Garonor.
Même ceux situés dans le 94, comme Rungis et Limeil-Brevannes
Elle n'a pas tenu compte des preuves de travail émanant d'autres sous-traitants sur le même site d'Alfortville, Start People en l'occurrence.
En outre, beaucoup de travailleurs Sans-papiers d'autres entreprises sont venus participer à la lutte du piquet Chronopost. C'est le résultat d'une difficulté générale pour obtenir de leurs employeurs les documents et, même quand ils les ont, il y a quasi impossibilité de décrocher un rendez-vous en préfecture et d'y mener une procédure de régularisation avec succès. Il est à noter d'ailleurs que l'essentiel des régularisations opérées parmi les dépôts de juin dernier concerne ces personnes (sur les 15 cartes de séjour délivrées, seulement 4 l'ont été à des grévistes de la Poste), mais depuis la préfecture refuse d'autres dépôts et nous renvoie, pour tous les autres, à un droit commun qui ne marche pas. Il est légitime qu'eux aussi puissent être régularisés.
La préfecture du Val-de-Marne est donc loin d'avoir apporté un règlement positif au conflit de Chronopost Alfortville. Le combat pour la régularisation de tous les occupants du piquet reste donc complètement d'actualité.
La lutte continue pour la régularisation de tous les occupants du piquet.
- Le jeudi 14 mars, 13h00. Nous appelons à manifester en direction de la préfecture de Créteil. Rendez-vous 1 rue de Paris à Créteil, devant le bureau de Poste.
- Le mercredi 20 mars, 14h00, avec le cadre unitaire du 94, rassemblement devant la préfecture, nous dirons Ouvrez les guichets ! Régularisez ! Non aux OQTF
- Et pour la journée internationale de lutte contre le racisme, Samedi 23 mars, 14h00
Abrogation de la loi Darmanin et de toutes les lois discriminantes et racistes.