6 mois de mobilisations des Gilets jaunes, des syndicats, des enseignant-es, des agent-es des impôts, des retraité-es et de bien d’autres encore… Macron répond-t-il à ces mobilisations ?
La lecture du contenu de l’allocution télévisée qu’il devait initialement prononcer lundi soir est édifiante.
Si certaines mesures montrent sa volonté de calmer le jeu, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont ni la réponse aux demandes des Gilets jaunes, ni à celles qu’ont exprimées les travailleur-euses et les syndicats dans les grèves et dans la rue.
La mobilisation des Gilets jaunes porte sur les services publics, la justice sociale et fiscale, la démocratie et l’écologie et que veut faire ce gouvernement ?
- … Mais quid des fermetures réalisées ces derniers mois et des projets en cours, des dédoublements de classe promis et non réalisés, de la réorganisation des hôpitaux qui prévoit toujours la suppression de certains services ? et des autres services publics : des centres des finances publiques, des gares, des services de la jeunesse et des sports...
la suspension de toute fermeture d’école et d’hôpital jusqu’à la fin de son mandat
-, c’est donc l’annonce d’une perte durable de pouvoir d’achat pour les retraité-es qui touchent au dessus de 2000 euros et aucune prise en compte des autres revendications portées depuis des mois par les retraité-es en colère.l’indexation des retraites jusqu’à 2000 euros sur l’inflation
-la baisse des impôts sur le revenu en particulier pour les classes moyennes
- , ce qui n’est toujours pas une augmentation de salaire, donc qui ne compte ni pour la carrière, ni pour la retraite (elle est de plus défiscalisée et désocialisée). Et elle est loin d’avoir concerné tout le monde : petites entreprises, sous-traitance, intérim, temps partiels… les laissé-es pour compte ont été nombreux-ses.
la pérennisation de la prime annuelle
- uniquement, alors que le débat qui s’enclenche autour de la privatisation de l’aéroport de Paris montre que les enjeux nationaux sont au coeur des préoccupations des mobilisations actuelles.
un référendum d’initiative citoyenne en version locale
-un fond garantissant le versement des pensions alimentaires pour les femmes seules
-, mesure très symbolique. Nul doute que les élites politico-économiques iront se former dans d’autres écoles, privées cette fois-ci…la suppression de l’ENA
En revanche il n’y aucune décision sur :
- le rétablissement de l’
ISF
(sauf une annonce de bilan d’ici quelques années…), le retrait de
la transformation du CICE
en baisse de cotisation, la remise en place de
l’exit tax
, la baisse voire
l’exonération de la TVA
sur les produits de premières nécessité qui serait la plus grande mesure de justice fiscale.
- le retrait de toutes
les mesures répressives contre le droit de manifester
l’utilisation des « armes non létales »
- un plan de
développement des services publics
- des mesures à la hauteur de
l’urgence écologique
Dans les faits, rien n’est décidé qui tranche véritablement avec les politiques mises en oeuvres par les gouvernements successifs ces dernières années et par Macron qui les a encore accentuées.
Pour les syndicats de lutte, le chemin est encore à faire, car aucune concession n’est faite :
- pas d’augmentation du
SMIC, du point d’indice, des salaires, des pensions et des minimas sociaux.
- pas de retrait des projets de
réforme de la fonction publique et des retraites.