Le mouvement social et le Conseil d’Etat viennent d’infliger une lourde défaite au gouvernement. Saisi par la CGT, la FSU et Solidaires afin que soit suspendu le décret portant réforme de l’assurance chômage du 30 mars dernier, le Conseil d’Etat a décidé de suspendre la réforme du salaire journalier de référence dont le système projeté doit engendrer des inégalités en montants d’allocations pour une même période travaillée de 1 à 50 !
Dans la droite ligne de sa décision de novembre dernier, le juge a donc fait droit aux syndicats et suspendu, dans l’attente d’une décision au fond, les règles de calcul du montant de l’allocation chômage qui devaient entrer en vigueur le 1er juillets. Ce n’est guère étonnant au vu des incohérences et contradictions d’un gouvernement incapable de justifier du bienfondé de sa politique se fondant sur une hypothétique amélioration du “marché du travail”, allant jusqu’à prétendre pendant l’audience que c’est aux salarié-es d’obliger le patronat à leur proposer des contrats non précaires !
Alors que Macron a annoncé le retour de la réforme des retraites, cette nouvelle victoire du mouvement social signe une nouvelle défaite du gouvernement pour qui la réforme de l’assurance chômage a servi ces derniers mois de réforme « étendard ». Même si nous ne doutons pas qu’il revienne rapidement à la charge, cette victoire doit le faire réfléchir. Elle met en cause sa capacité à gérer l’assurance chômage dans le respect de l’intérêt des chômeurseuses, gestion qui doit être de la compétence des seules représentantes des travailleurseuses. Alors que les besoins sociaux sont partout criants, il est temps pour notre camp de construire une protection sociale en phase avec les enjeux du 21ème siècle. Réellement protectrice des droits de la population, à commencer par les plus modestes, contre les aléas de la vie que ce soit en termes de santé, de vieillesse, de chômage.