Le Conseil Constitutionnel a validé le 15 décembre la totalité de la loi portant réforme de l’assurance chômage. Même s’il n’y a pas de surprise, on peut s’étonner qu’il ait mis un mois pour rendre sa décision pour finalement tout laisser passer. Alors que bien des juristes mettent sérieusement en doute le sérieux de la légalité des dispositifs apportés pendant les débats parlementaires comme la présomption de démission pour un abandon de poste d’un-e salarié-e, disposition qui pourrait être contraire à la Convention 158 de l’OIT, le Conseil Constitutionnel n’en a eu cure et a validé le dispositif. C’est dire la pertinence et la légitimité de cette décision regrettable qui participe elle aussi à la casse des droits des travailleurs-euses les plus modestes.
C’est en réalité une décision totalement politique. Et c’est grâce au rapport de force en grève et dans la rue que la justice peut prendre une inclinaison sociale. Preuve en est le Conseil d’État a suspendu la précédente réforme de 2019 dans un contexte de forte mobilisation sociale opposée à la dite réforme. Mais si la suspendre est positif, l’abroger est encore mieux. C’est la mobilisation de l’ensemble des travailleur-euses qui permet en réalité d’y parvenir et de construire à la place le progrès social.
Alors non, le chômage n’est pas une honte ! Et ce n’est pas en dénigrant les chômeurs-euses et en cassant leurs maigres droits et allocations que l’on combat le chômage. Ce n’est pas non plus en les forçant à accepter n’importe quel emploi que leur situation en sera améliorée. C’est par le partage du temps de travail (32h sur 4 jours sans perte de salaire), c’est par l’augmentation des salaires, c’est par l’embauche massive dans les services publics exsangues et par les investissements dans les secteurs écologiques qu’on le combat.
Alors que la réforme des retraites entend allonger le temps de travail et augmenter le nombre de chômeurs-euses, l’Union syndicale Solidaires appelle toutes et tous à amplifier le combat contre toutes les réformes de régressions sociales : c’est un même projet capitaliste qui doit être abrogé !