Le département le plus pauvre de France vient de subir la pire des calamités. Le cyclone Chido a ravagé l'île en tuant plusieurs dizaines de personnes (chiffre largement sous-estimé), faisant plusieurs milliers de blessé·es et détruisant 80 % des infrastructures de l’île et ses habitations. La totalité ou presque de ses bidonvilles et habitats précaires a été détruit. Son économie déjà bien fragile est à terre. Ses services publics sont en lambeaux. L’urgence absolue c’est donc que la population de ce territoire puisse accéder à la nourriture, à l’eau, aux soins et puisse rapidement se loger. Qu’elle puisse enterrer ses morts sans avoir à craindre pour sa santé alors que des épidémies pourraient se déclencher. Qu’elle puisse vivre avant de tenter de se reconstruire.
Pourtant malgré l’urgence, les secours tardent à arriver. Emmanuel Macron s’est rendu sur l’île mais sans que rien ne change vraiment, l’avion présidentiel n’était d’ailleurs pas chargé à bloc sans parler des propos racistes et méprisants tenus à l’égard de la population mahoraise. Loin des centres de pouvoir et trop pauvre pour intéresser les milieux économiques, Mayotte a toujours été délaissée. Peu de services publics, peu d’emplois, des prix exorbitants, une économie largement laissée à l’abandon pendant que l’économie informelle explose : Mayotte n’a suscité l’intérêt du pouvoir qu’au titre de ses migrant-es en provenance des Comores, encore plus pauvres qu’elle. Celui-ci a déclenché en 2023 et 2024 une opération médiatique d’expulsion des personnes en situation irrégulière et détruit déjà des centaines de baraquements comme un sinistre présage. Bien évidemment rien n’a été résolu, les logements sociaux qui devaient remplacer les bidonvilles ont été peu voire pas construits ou restaient inaccessibles à une population vivant très largement sous le seuil de pauvreté, la population étant une nouvelle fois abandonnée à son sort. Plusieurs jours après la catastrophe, aucune fouille des décombres dans les bidonvilles n’a été réalisée.
Il y a donc urgence absolue à renforcer tous les services publics et de l’État pour que ceux-ci soient en capacité de porter secours, ainsi en priorité pour la santé publique. La solidarité nationale doit jouer à plein et soutenir la population de Mayotte totalement démunie face à l’impensable. Il faut immédiatement des aides financières pour donner à la population les moyens de vivre décemment, dignement et en pleine sécurité là ou elle aura décidé de s’établir.
L’avenir de Mayotte ne s’écrira pas sans justice sociale !
Pour aider la population de Mayotte des cagnottes ont été mises en place par les organisations syndicales. Aidons Mayotte à revivre : ttps://www.helloasso.com/associations/sud-ptt/formulaires/4