Paul François, le Président fondateur de l’association Phytho-victimes qui a été le tout premier agriculteur à faire condamner la firme multinationale de l’agrochimie Monsanto après son intoxication par un l’herbicide a été victime le 30 janvier dernier d’une violente agression dans sa ferme.
Trois hommes cagoulés l’ont ligoté, menacé avec un couteau sous la gorge, frappé violemment et essayé de lui faire boire de force du liquide, vraisemblablement pour l’empoisonner. « On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé. » Difficile de ne pas voir dernière ces vociférations, la signature d’hommes de mains de la mafia qui soutient l’agrochimie et l’agriculture productiviste. Mafia qui se sent pousser des ailes depuis que le Ministre de l’intérieur parle « d’écoterrorisme » quand il évoque les lanceurs d’alertes. De tels actes ignobles ne sont pas sans nous rappeler les heures noires des années 30, quand les chemises vertes fascistes de Dorgères menaient des actions similaires dans nos campagnes pour terroriser leurs adversaires.
Paul François n’a dû son salut, qu’à un heureux concours de circonstance. Car juste avant l’agression, il était au téléphone avec sa sœur. Durant l'assaut, le téléphone étant toujours relié au kit main-libre de son véhicule et la conversation étant restée ouverte, il a ainsi pu signaler son agression en criant « Si tu m’entends, je suis agressé, va chercher du secours ! » Par la suite, les détecteurs de lumière à l'extérieur de son domicile ont capté un mouvement et se sont allumés. Il a alors dit à ses agresseurs « Ce sont des gens qui arrivent pour moi ». Paniqués, ses trois agresseurs ont pris la fuite.
Le parquet d’Angoulême a ouvert une enquête. Il a retenu trois circonstances aggravantes : « violences en réunion », « arrestation et séquestration », et « administration de substances » Manifestement c’est bien d’une tentative d’assassinat dont il s’agit et Il appartient donc maintenant aux autorités publiques d’apporter à Paul François toutes les mesures de protection que sa situation impose.
L’Union syndicale Solidaires condamne avec force la violente et intolérable agression dont Paul François a été la victime. Ses agresseurs et les éventuels commanditaires de son agression doivent être recherchés activement, retrouvés et poursuivis devant la justice.
L’union syndicale Solidaires n’oublie pas que Paul François a soutenu à ses côtés les salarié∙es de Triskalia victimes des pesticides dans leur combat. Elle tient aujourd’hui à lui apporter son total soutien militant et amical.