Au moins sur ce point Emmanuel Macron a été clair : c’est sa vision et sa politique qualifiée « d’aspiration profonde de tout le pays » qui va primer.
A l’entendre les gilets jaunes et la colère sociale qui s’est exprimée depuis 6 mois, l’auraient changé profondément (on n’a pas vu en quoi)… mais visiblement pas son obstination d’appliquer des mesures ultra-libérales, qui étaient déjà en grande partie prévues dans son programme :
Augmentation de la durée de cotisation pour les retraites, les maisons de services au public qui vont se multiplier à la place des services publics, une baisse de l’Impôt sur le revenu, mais financée par le « travailler plus » et/ou la baisse des dépenses publiques...
Emmanuel Macron a beau pointer certains enjeux fondamentaux, comme la dépendance, la présence des services publics sur le territoire, les réponses restent évasives, notamment sur un éventuel revirement de sa part des suppressions de 120.000 fonctionnaires prévues, sur le gel des fermetures d’écoles et d’hôpitaux renvoyé à la responsabilité des maires, tandis qu’il valide implicitement les projets de réforme de la fonction publique et de l’Education.
Rien sur l’augmentation du SMIC, sur le rétablissement de l’ISF ou une réelle lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.
On repassera donc plus tard pour la justice sociale et fiscale !
Et sur les questions environnementales ? c’est le vide abyssal
sur le fond malgré les mobilisations de plus en plus massives… et la création « d’un conseil de défense écologique » aux accents militaires ne convainc en rien.Le logiciel ne change donc pas : méritocratie assumée, « travailler plus »
, et prend même des airs inquiétants autour des thèmes « travail, famille, patrie » qui renvoient à une époque qu’on voudrait ne pas voir revenir.
Le discours d’Emmanuel Macron sur les thèmes de l’immigration, sur une laïcité qui s’oppose au communautarisme des quartiers a de quoi inquiéter tant il joue sur des amalgames et une ligne qui n’a que peu à envier à l’extrême droite.
Il pointe les abus de l’immigration, et d’emblée un islamisme radical… on est tout aussi songeur sur ce que pourrait être « un patriotisme inclusif » qu’il revendique.
Emmanuel Macron a donc confirmé son cap, revendiquant sa « modernité » et niant les alternatives portées par le mouvement social et les gilets jaunes, alternatives économiques, sociales, et écologiques que porte également Solidaires. Les gilets jaunes ont d’ailleurs dû apprécier la qualification de « gymnastique » de leurs actes des samedi passés...