Sans produire aucune preuve à l’appui, la Turquie a accusé l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (Rojava) d’être responsable de l’attaque menée contre le ministère de l’intérieur à Ankara et revendiquée par le PKK comme un avertissement face aux bombardements turcs à l’arme chimique sur les montagnes du Nord de l’Irak. Aussitôt, l’État turc s’est servi de ce prétexte pour reprendre, le 5 octobre 2023, une campagne de bombardements sur le Rojava. Comme lors de la dernière opération militaire, il y a un an, les cibles sont les infrastructures énergétiques : puits de pétrole, centrales électriques, réserves de grains, hôpitaux… C’est donc la population civile qui est prise pour cible, dans ce qui constitue une violation flagrante des droits humains. Le pouvoir turc cherche à pousser à l’exil des centaines de milliers d’habitant.es du Rojava, Kurdes, Arabes, Assyriens… afin d’affaiblir le projet de construction d’une société démocratique où peuvent coexister en paix les différents groupes de la société, qu’ils soient ethniques ou genrés. Tout l’opposé en somme de la Turquie d’Erdogan.
Malheureusement, face à ce crime contre l’humanité, les Nations Unies, et notamment la France, se distinguent par leur absence de réaction et leur capacité à détourner le regard. Le régime criminel d’Erdogan doit être condamné fermement. Les États-Unis ont été capables d’abattre un drone turc qui se rapprochait trop d’une de leurs bases, les États des Nations Unies devraient facilement pouvoir mettre en place une « no-fly zone » pour protéger les populations civiles du Nord-Est de la Syrie face aux agressions turques.
L’Union syndicale Solidaires réaffirme son soutien aux habitant.es du Rojava et au mouvement de libération kurde, et condamne les crimes du régime turc contre la population civile.