Le plan Trump/Poutine valide la guerre et l’occupation militaire
Le 21 novembre, Donald Trump a proposé un « plan de paix » en 28 points, qui reprend les
exigences formulées par la Russie de Poutine depuis 2022 :
- reconnaissance de facto de l’annexion de la Crimée, de tout le Donbass, y compris les territoires non conquis par les troupes russes, et le gel des frontières à Zaporijjia et Kherson ;
- réduction de la quasi-moitié des effectifs militaires et interdiction pour l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN ;
- aucune troupe de l’ONU ou d’une coalition européenne agréée par l’ONU ne pourrait stationner en Ukraine pour garantir un cessez-le-feu puis le respect des frontières ;
- levée des sanctions contre la Russie, son retour au G8 et amnistie pour les crimes de guerre, les parties s’engageant à ne faire aucune réclamations et à n’examiner aucune plainte à l’avenir !
Prédateur, Trump en profite pour demander d’encaisser les bénéfices des avoirs russes gelés et réclame 100 milliards de dollars à l’Europe pour la reconstruction de l’Ukraine.
Depuis sa publication, ce « plan de paix » qui n’en n’est pas un a connu quelques modifications, mais il demeure fidèle à son objectif : c’est le plan des impérialismes étatsunien et russe, unis pour dépecer l’Ukraine, à l’aune de ce que produisent tous les impérialismes, le colonialisme, toujours et partout dans le monde.
Soutien à la résistance syndicale et populaire ukrainienne
Depuis bientôt quatre ans, les Ukrainien·nes se battent pour la liberté de leurs choix. Ils et elles se battent aussi pour leurs acquis et droits sociaux et contre la corruption. Ce sont ces syndicats, associations, collectifs féministes, de jeunes, écologistes, LGBTQI+, que le comité français du Réseau européen de solidarité avec l'Ukraine, dont l’Union syndicale Solidaires est membre, soutient dans leurs luttes quotidiennes et contre l’envahisseur russe. Une paix juste et durable doit prendre en compte les exigences du peuple ukrainien et c'est à l'Ukraine, avec l'appui de ses alliés, de la négocier.
La rencontre mondiale du Réseau syndical international de solidarité et de luttes qui s’est tenue mi-novembre en Italie a permis à des syndicalistes d’Ukraine d’échanger, en direct, avec des camarades de nombreux pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie, d’Europe. Ils et elles étaient là : Action directe (Priama Diia), syndicat d’étudiants et étudiantes ; Soyez comme nous sommes, syndicat du secteur médical, l’Union régionale KVPU de Kryvyï Rih. Ne pouvant se rendre en Italie, la section locale de
Krivih Rih du syndicat des cheminots de la KVPU avait adressé un message.
C’est la suite de liens établis dès fin avril 2022, à travers un premier convoi syndical de solidarité. Une soirée a été consacrée aux interventions de nos camarades d’Ukraine et de Palestine.
Ici comme ailleurs, les liens entre syndicats de base sont essentiels ; à l’exemple de la collecte récemment organisée par SUD-Rail qui a permis à un syndicat de cheminot ukrainien d’acquérir du matériel indispensable à son fonctionnement. A plusieurs reprises, et aussi par des collectes solidaires, les organisations syndicales françaises CFDT, CGT, FO, CFE/CGC, CFTC, UNSA, SOLIDAIRES, FSU ont reconnu la légitimité du peuple ukrainien à se défendre contre l’agression et réaffirmé leur soutien envers le peuple ukrainien ; elles agissent depuis 2022 pour :
- la reconnaissance de la responsabilité de la Russie de Poutine dans la guerre d’agression conduite contre l’Ukraine ;
- la revendication d’une paix juste et durable dont le préalable doit être le retrait des troupes russes d’Ukraine ;
- une solidarité concrète aux travailleuses et travailleurs d’Ukraine et à leurs organisations syndicales tant dans leur lutte contre les réformes qui portent atteinte aux droits sociaux et syndicaux en Ukraine que dans leur lutte contre l’impérialisme russe ;
- un soutien actif à la défense des libertés et à celles et ceux qui luttent pour la paix et leurs droits en Russie et au Belarus.
Tout le monde est pour la paix ! Mais quelle paix ?
Les guerres, qui ne se limitent pas à la Palestine et à l’Ukraine, se poursuivent. On ne compte plus les voix « pour la paix » ; tout le monde est « pour la paix » : à commencer par ceux qui déclenchent les guerres et les entretiennent. Sont aussi « pour la paix », ceux et celles qui proposent aux peuples agressés de se soumettre aux forces d’occupation : que les Ukrainiens et Ukrainiennes acceptent d’être expulsé·es d’une partie de leur territoire et que leurs enfants soient « russifiés » et enfin nous aurons la paix ! Après tout, que la population palestinienne non encore exterminée renonce à vivre sur le sol colonisé par l’Etat israélien et là aussi, peut-être, y aura-t-il la paix ? Outre l’hypocrisie de ces positions, les expériences historiques et l’analyse concrète des faits montrent qu’aucune paix durable ne peut exister ainsi.
Les gouvernements européens consacrent 0,1% de leur Produit intérieur brut à l’aide à l’Ukraine. En 2024, les dépenses militaires de la France ont augmenté de 6,1 % pour atteindre 64,7 milliards de dollars, c’est le neuvième pays le plus dépensier au monde… et le soutien à l’Ukraine n’y est pas pour grand-chose ; les profits des actionnaires d’entreprises d’armement pèsent plus dans ces choix. Ce n’est pas le réarmement inutile et non lié à un soutien à la résistance ukrainienne, qui est à l’origine des mesures antisociales annoncées par nombre de gouvernements. Celles-ci ne sont que le prolongement de politiques au service des plus riches, mises en œuvre par l’exploitation toujours plus forte de la classe ouvrière et se traduisant par l’abandon des services publics de santé, éducation, protection sociale, retraite, transport, etc. Cela fait plus d’un demi-siècle que ce rouleau compresseur capitaliste est en action en Europe.
Contre la militarisation de la société, pour les résistances populaires, stoppons les livraisons d’armes aux régimes dictatoriaux et/ou colonialistes et donnons les moyens aux peuples opprimés de se défendre face aux régimes liberticides.
Pour le financement de nos besoins collectifs :
- réquisition sociale des centaines de milliards d’avoirs russes qui sont gelés ;
- faisons payer les riches, imposons des mesures contre la fuite des capitaux.