La rentrée sociale sera t-elle marquée du sceau de l’infamie d’une nouvelle réforme anti-sociale ? La question peut se poser puisque le gouvernement prépare une attaque contre les chômeurs dans le but de les contraindre à accepter n’importe quel job, surtout quand ces derniers figurent sur la liste des secteurs d’activité en forte tension. C’est la dernière trouvaille du gouvernement et du MEDEF qui (main dans la main) ne veulent surtout rien changer aux conditions de travail déplorables, aux salaires de misère et d’une manière générale à la précarité dans tous ces secteurs demandeurs d’une main d’œuvre bon marché, malléable et corvéable à merci.
Si les organisations syndicales, et parfois certains partis politiques de gauche s’accordent sur la nécessité d’unir les forces progressistes (lire ici leur déclaration commune), c’est que la situation est suffisamment grave, car même sans une majorité à l’assemblée nationale, le Président Macron peut compter sur la droite et l’extrême droite pour faire passer ses contre-réformes libérales, accentuant ainsi un peu plus la fracture sociale déjà béante.
Pourtant, la journée de grève et de manifestation du 29 septembre qui aurait dû naturellement faire l’objet d’un appel unitaire de l’ensemble des organisations syndicales, n’a finalement rassemblée que trois signatures (Solidaires, CGT et FSU). On ne peut donc que déplorer la frilosité de certaines organisations syndicales, même si toutes faisant le même constat, sont fermement opposées au projet de loi sur la contre-réforme de l’indemnisation des chômeurs (lire ici leur déclaration de principe). Dans ces conditions, la simple promesse de se revoir en Octobre « pour échanger à nouveau sur la situation » comme conclut le texte final n’ouvre pour l’instant aucune perspective concrète, renforçant l’idée selon laquelle les syndicats qui devraient être pourtant à l’initiative, ne jouent plus vraiment le rôle historique que l’on attend d’eux pour impulser les luttes.
Difficile de dire dans ces conditions si nous réussiront à rassembler suffisamment de monde dans la rue ce jour là. La réponse appartient désormais à celles et ceux qui croient encore que le rapport de force est nécessaire et possible pour faire reculer la majorité de droite et l’extrême droite disposée à soutenir le projet scélérat porté par le gouvernement à l’assemblée nationale et au Sénat.
Pour sa part, Solidaires a pris ses responsabilités en appelant très tôt à cette journée du 29 septembre, et nous avons aussi été les premiers à faire savoir que nous refusions de nous rendre à la grande messe organisée par Macron (lire ICI la déclaration de Solidaires), qui en reprenant l’acronyme du Conseil national de la résistance (CNR) pour en faire le Conseil national de la refondation tente une fois de plus de duper les français en faisant passer sa politique anti-sociale pour un progrès de société.
Quoi qu’il en soit, le 29 septembre, nous serons dans la rue, bien sûr pour revendiquer une augmentation générale des salaires, des pensions de retraite et des minimas sociaux, mais aussi pour combattre la contre-réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement. Il appartiendra ensuite à celles et ceux qui animeront cette journée de décider des suites à lui donner.
Au niveau national, les contacts avec les autres organisations syndicales ne sont interrompus. Des échanges continuent d’exister, mais aussi avec les associations avec lesquelles nous agissons au quotidien contre toutes sortes de discriminations (associations de chômeurs, féministes, anti-racistes, LGBT+ etc.), et les associations de lutte pour préserver l’environnement et contre le dérèglement climatique engendré par la surexploitation de la nature.
En bref, face à un capitalisme ultra prédateur et écocide, nous pensons que seule l’unité peut nous permettre de trouver une issue favorable à cette fuite en avant mortifère. Solidaires y travaille avec passion et conviction afin de dégager des consensus et construire une grande mobilisation unitaire.