Le Collectif Intersectionel d'Émancipation LGBTI+ vous invite à nous rejoindre à la marche des fiertés 🏳️🌈 qui aura lieu vendredi 2 juin à 20h place Dellile à Clermont-Ferrand. Un village associatif sera sur place de 18h à 20h, avant de partir en manifestation festive et colorée jusqu'à la maison du peuple où aura lieu une after. Le tout sera ponctué de performances artistiques.
Voici la déclaration des orgas syndicales membres du collectif qui sera lue avant le départ de la marche :
Bonsoir tous.tes,
Nous sommes présents ce 2 juin 2023, pour manifester en faveur des droits des personnes LGBTI+.
Cette marche, descendante en ligne directe des émeutes de Stonewall et de la structuration et de l’organisation des différentes communautés LGBTI+ pour la défense de leur droits humain fondamentaux. Le rapport annuel 2023 de SOS Homophobie, publié le 16 mai dernier, fait principalement état d’une persistance des violences LGBTQIphobes et d’une aggravation du nombre de situations de transphobies.
Le monde du travail demeure un des principaux lieux d’expression des discriminations et notamment des LGBTQIphobies : injures, harcèlements, mépris, « outing » forcés, inégalités de traitement ou d’avancement de carrière, etc. Le niveau de protection des salariés∙es est toujours très insuffisant.
Car oui en 2023 les LGBTI+ doivent encore et toujours lutter pour leurs droits. Dans beaucoup de pays du monde, l’homosexualité constitue un crime puni de prison voir de condamnation à mort. Plus largement dans les pays occidentaux, ses droits ont été remis en question, rognés voir abrogé comme aux États-Unis où les droits des LGBTI+ ont été mis à mal et ont reculés comme jamais auparavant depuis le début ces mouvements de luttes. En France, en cette période de lutte contre le recul de l’âge de la retraite à 64 ans et pour la retraite à 60 ans à taux plein, à laquelle participent des millions de travailleurs∙es depuis de longs mois, nous attirons l’attention sur les conséquences particulièrement néfastes pour les personnes LGBTQI+. En effet, les discriminations, les inégalités salariales et de carrière dont sont victimes les personnes LGBTQI+ ont des répercussions sur le montant de leur pension. Les conséquences des coming-outs auprès des employeurs – pouvant aller jusqu’au licenciement et aux périodes de privation d’emploi qui en découlent – ainsi que les parcours de transition parfois complexes qui induisent des carrières hachées, ont un impact sur la durée de cotisation. La réforme viendrait aggraver sérieusement et accentuer la précarité des personnes LGBTQI+.
Sans compter que les discriminations que subissent les personnes LGBTQI+ ont des conséquences sur les salaires, ce qui a été maintes fois prouvé et dénoncé. On attend toujours des résultats concrets ! On attend aussi des résultats quant aux discriminations à l'embauche, aux évolutions et aux ruptures de carrières dont ils et elles sont particulièrement victimes.
En France aussi ces droits sont attaqués avec une violence en recrudescence de la part d’organisations d’extrême droite, fondamentalistes religieuses et plus largement par les parties politiques d’extrême droite. Au-delà de ces partis racistes, xénophobes et discriminatoires, ne nous y trompons pas, l’inaction générale à sa part de responsabilité dans l’augmentation des violences à l’encontre des personnes LGBTI+. En cette année anniversaire de la loi dite du « Mariage et de l’adoption pour tous∙tes, le niveau des droits reste encore à améliorer et notamment en ouvrant l’accès à la PMA aux personnes TRANS et en donnant les moyens d’un accès effectif pour tous∙tes à la procédure tout en garantissant la non-marchandisation du corps humain.
Rappelons aussi que la menace des idées de l'extrême droite est de plus en plus prégnante. Lorsque l’extrême droite est au pouvoir, les droits de toutes et tous sont systématiquement remis en question. L’extrême droite prolifère sans cesse en exacerbant les clivages et divisions de la société et des travailleurs et travailleuses sur des motifs discriminants.
Nous rappelons enfin que les insultes LGBTphobes, tout comme les insultes sexistes ou racistes pour dénoncer des adversaires ou contradicteurs, y compris les injures dites « passées dans le langage courant », véhiculent des stéréotypes LGBTphobes et ne peuvent être tolérées, dans l’engagement syndical et associatif, comme ailleurs dans la société.
Le combat contre l’homophobie et la transphobie nécessite une vigilance de tous les instants, et en particulier sur les lieux de travail. Ce combat ne pourra se gagner qu’en agissant au quotidien contre toutes les formes de discrimination.
Il faut mettre un terme aux agressions LGBTIphobes, notamment au travail, mettre fin aux agressions physiques et sexuelles auxquelles sont particulièrement exposées les personnes trans et intersexes. Nous exigeons un renforcement des moyens de diagnostic des pratiques discriminatoires dans les entreprises, notamment en donnant plus de moyens à l'inspection du travail, en augmentant les pouvoirs du défenseur des droits et par le renforcement des sanctions sur le plan juridique en cas de discrimination.
Lutter contre l’homophobie et la transphobie doit reposer sur l’engagement de chacun ET sur l’action des collectifs, dans lesquels ces travailleurs qui vivent ces violences au quotidien ont toute leur place.
Pour les organisations syndicales, l’émancipation et l’égalité des droits est l’une de nos valeurs communes essentielles, mais ce combat est une lutte de tous les instants, dans laquelle elles doivent jouer un rôle autant que de leur devoir de défendre aux mieux les personnes qui en sont victimes.
C'est ensemble et par la lutte sociale que nous ferons reconnaître les droits des LGBTI+ et plus largement de toutes les personnes victimes d'oppressions ! L’égalité de droits doit devenir une réalité, c’est par la mobilisation que nous allons la concrétiser !
Bonne marche des fiertés à toutes et tous.