CP du collectif Avortement Europe : DE PART ET D'AUTRE DES PYRÉNÉES : L'IVG DANS LA CONSTITUTION OU DEVANT UN TRIBUNAL !

Comme prévu Emmanuel Macron a présenté ce jour en Conseil des Ministres le projet de loi inscrivant le droit à l'IVG dans la Constitution. Et comme prévu, il a retenu la formulation votée au Sénat en février dernier qui stipule : « « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».

Ce projet de loi n'assure en rien contre d'éventuelles régressions sur les dites « conditions » par exemple supprimer le remboursement de l'IVG ou interdire l'IVG aux mineures sans autorisation parentale. L'ajout du mot « garantie » ne change en l’occurrence rien à l'affaire.

Nous réclamons un droit comme l'a voté l'Assemblée nationale, notre revendication est constante.

Quasiment au même moment, c'est à dire le 4 décembre, Vanessa Mendoza Cortés, présidente de l'association féministe d'Andorre "Stop Violences", était jugée par le tribunal de justice d’Andorre pour le délit « d’atteinte au prestige des institutions ».
Elle risque six mille euros d'amende et l'interdiction d'exercer des fonctions publiques pendant six mois. La décision de justice sera rendue le 17 janvier 2024. Elle est poursuivie par les autorités andorranes pour avoir dénoncé, en 2019, l’interdiction de l’avortement dans son pays, dans une session de l’ONU contre les discriminations de genre. En 2021, grâce aux mobilisations féministes internationales, deux des chefs d'accusation, passibles de peines de prison « diffamation avec publicité », « diffamation contre les coprinces » ont été abandonnés.
Cependant le harcèlement judiciaire, les mesures d’intimidation visant à limiter son droit d’expression et d’action pour les droits des femmes n’ont pas cessé. C’est intolérable !

La Principauté d’Andorre et Malte sont les deux pays d’Europe où l’avortement est totalement interdit.

De ce fait les personnes souhaitant avorter sont contraintes de se rendre à l’étranger pour avoir les soins auxquels elles ont droit, ce qui ajoute une discrimination par l’argent.
La principauté d’Andorre est régie par une législation moyenâgeuse, deux co-princes participent de ses décisions : l’évêque d’Urgel, farouchement opposé au droit à l’avortement et Emmanuel Macron, soi-disant donc défenseur des droits des femmes et du droit à l'avortement , mais qui face à ce déni de justice et de démocratie ne dit mot.

Nous demandons la relaxe totale de Vanessa Mendoza Cortés, la dépénalisation de l’avortement en Andorre.
Nous soutenons la lutte des femmes d’Andorre pour un droit effectif et sécure à l’avortement sur leur territoire !
La défense du droit à un avortement sécure ne doit pas être considéré comme un délit aujourd’hui en Europe et dans le monde, et certainement pas de la part d'un “co-prince” qui se veut le premier au monde à inscrire le droit à l'avortement dans la constitution de son pays.