Les chiffres des féminicides en France rappellent que malgré les grands plans de ce gouvernement, des femmes meurent toujours sans que les choses ne bougent fondamentalement. 852 féminicides depuis 2017. 112 femmes tuées par les compagnons ou ex compagnons en 2022, dont 58 en contexte de séparation et/ou de violences connues. En 2023 on en est à 95 femmes victimes par ex-compagnon. C’est le constat d’un échec en soi.
Dans la société, dans la rue, dans les espaces publics, ce sont quasiment 100 % des femmes qui déclarent avoir subi du sexisme, du harcèlement, des agressions sexuelles. Les agressions sexuelles après avoir drogué les victimes se multiplient.
1 femme/3 est victime de harcèlement sexuel sur le lieu de travail
9 % des violences sont commises sur le lieu de travail par des collègues ou des usagers.
La ratification par la France de la convention 190 de l’Organisation Internationale du travail de 2019 est enfin survenue mais toujours pas de transposition dans notre droit de mesures visant à améliorer concrètement la situation des femmes victimes de ces violences!
Dans le privé ou le public, on continue souvent de déplacer, voire placardiser ou licencier la victime au lieu de suspendre puis de sanctionner le salarié mis en cause. Les politiques de prévention sont largement insuffisantes dans la majorité des entreprises, administrations, collectivités et établissements publics.
Dans les organisations du mouvement social (syndicats, associations, partis politiques), malgré des avancées sur la prise de conscience, et des cellules qui tentent de faire progresser la prise en charge et la sanction des auteurs, c’est encore trop souvent le cas.
Lorsque les affaires éclatent médiatiquement il se produit une deuxième violence par le dénigrement de la parole des femmes, par ignorance ou absence de connaissance du continuum des violences et la minimisation de leurs conséquences pour les femmes : harcèlement sur les réseaux, licenciements...perte de confiance en soi, altération de la santé physique, mentale.
Depuis plusieurs années, Solidaires, avec d’autres organisations syndicales et féministes réclament :
- au moins un milliard pour lutter contre les violences : faire en sorte que l’impunité n’existe plus, que partout les formations soient opérantes, que les associations aient les moyens de réaliser l’accueil et la prise en charge des femmes et personnes victimes
- une éducation non sexiste, inclusive dès l’enfance et dans tout le parcours scolaire,
- la prévention des violences sexistes et sexuelles comme sujet obligatoire de négociation à tous les niveaux sous peine de sanction pour les employeurs
- une vraie déclinaison dans le droit du travail de la convention de l’OIT : suppression des jours de carence, aménagement des horaires, interdiction de licenciement, des femmes victimes
- dans la fonction publique, et dans le privé, la prise en charge des violences conjugales décelées sur le lieu de travail