Le collectif Uni.e.s Contre l’Immigration Jetable (UCIJ 2023) dont l'Union Syndicale Solidaires est membre, s’oppose à la politique discriminatoire du gouvernement en matière de migration et d’asile.
Il revendique une politique migratoire d’accueil digne et le respect des droits de toutes et tous.
Le projet de loi sur l’asile et l’immigration annoncé par le gouvernement à l’été 2022 s’inscrit dans une surenchère discriminatoire à l’encontre des personnes de nationalité étrangère, quel que soit leur statut. Porté par les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et du Travail Olivier Dussopt, ce projet renforce la double logique utilitariste et répressive qui oriente déjà les politiques et les pratiques des institutions, au mépris des droits les plus fondamentaux des personnes étrangères.
C’est pour lutter contre cet énième projet de loi que le collectif « Uni.es contre l’Immigration jetable » a été réactivé en janvier 2023, en écho à la campagne de 2006 contre une précédente réforme du Ceseda (loi Sarkozy II).
Près de 400 associations, collectifs de personnes concernées, syndicats, mouvements et partis, tant au niveau national que local, ont adhéré à l’appel « Uni.es contre l’immigration jetable. Pour une politique migratoire d’accueil ».
Au-delà du volet répressif extrêmement dangereux du projet de loi (systématisation et facilitation des mesures d’expulsion du territoire et d’interdiction de retour, renforcement de la double peine, etc.), c’est à un ensemble de droits que le gouvernement s’attaque : précarisation de l’accès au séjour, à l’asile, au regroupement familial et aux droits sociaux y compris pour des personnes étrangères parfaitement installées sur le territoire et bénéficiant de titres de séjour de longue durée. Quant au titre de séjour « métiers en tension », qui limite la régularisation par le travail, il témoigne d’une approche utilitariste et ne donne aucune garantie, ni contre l’arbitraire du patronat et de l’administration, ni pour un accès aux droits que devrait permettre une réelle régularisation, ni pour une prise en compte du projet migratoire des personnes concernées.
Le texte a encore été durci avec l’adoption en commission au Sénat d’amendements indignes, pour notamment supprimer l’aide médicale d’État, restreindre l’accès au séjour en matière de regroupement familial, de santé tout comme pour les étudiants.
Ce projet de loi que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, entendait faire adopter avant l’été, a été retiré de l’agenda dans un contexte de forte mobilisation contre la réforme des retraites et de contestation des politiques du gouvernement tant du point de vue social que démocratique.
Mais nous ne nous y trompons pas. Emmanuel Macron a affirmé le 22 mars 2023 qu’il y aurait bien une loi immigration, « découpée en plusieurs textes qui arriveront dans les prochaines semaines ». Il ne faut donc pas baisser la garde.
Pour l’UCIJ, le combat continue contre les mesures contenues dans ce projet, quelle que soit la forme sous laquelle elles peuvent revenir, et au-delà pour une autre politique migratoire basée sur l’accueil et l’égalité des droits.