Présentation de la campagne Partageons le travail
Une campagne inédite et ambitieuse de juin 2022 à juin 2023 de l’Union syndicale Solidaires
En septembre dernier, en congrès, nous avons décidé de construire une campagne d’action syndicale de grande ampleur qui soit « offensive » sur la question du travail au sens large.
Son objectif ?
Nous allons nous adresser à des millions de salarié·es et proposer un syndicalisme « en positif », mobilisateur qui mette en avant les spécificités de notre projet syndical.
Nous allons mettre en avant des revendications immédiates, pour répondre à l’urgence du quotidien, mais aussi montrer comment les articuler avec un projet de transformation sociale de moyen terme qui vise à améliorer le travail et la société en profondeur.
En quoi c’est une campagne inédite ?
C’est que nous allons la mener évidemment de façon interprofessionnelle, avec du matériel et des initiatives de l’Union, mais également, en parallèle, dans nos secteurs professionnels et nos union départementales, pour être au plus près des particularités de chacun et chacune.
Nous avons dégagé 4 grands moments avec à chaque fois un thème général que nous articulons avec l’urgence sur les salaires et la lutte contre les discriminations :
- De juin à septembre 2022, nous allons travailler sur les retraites et la protection sociale. Il s’agira de détruire les idées reçues et les mensonges (l’allongement de l’espérance de vie oblige sans évoquer la durée de vie en bonne santé, la dette qui obligerait à augmenter le temps de travail…). Nous allons porter la discussion vers les salarié·es sur la finalité du travail et sur le partage des richesses actuel.
Solidaires revendique la retraite à 60 ans au maximum (moins dans les métiers difficiles) avec un retour aux 37,5 années de cotisations.
Il va s’agir également de rappeler sur ce premier temps de campagne que face à l’inflation il faut des salaires qui permettent de vivre dignement, en net ET en brut.
Cela signifie :
- un SMIC net à 1700 euros. Pas de retraites, chômage ou minima sociaux en dessous du SMIC ;
- + 400 euros par mois immédiatement pour toutes et tous ;
- l’égalité réelle femmes/hommes dans les revenus ;
- une échelle des salaires limitée de 1 à 5 dans les entreprises et administrations pour redistribuer les richesses et limiter la dégradation écologique liée aux hauts revenus.
- D’octobre à décembre 2022 nous mettrons les services publics au centre de la campagne. Il s’agit d’expliquer leur place primordiale pour le bien commun dans notre société, ce qui passe par leur renforcement et leur extension. Cela implique d’avoir des recrutements à la hauteur des besoins de fonctionnaires, une fonction publique indépendante au service de l’intérêt général, protectrice, un vrai plan de titularisation générale et sans condition des précaires, mais aussi de réfléchir à l’extension du domaine des services publics et en créer de nouveaux !
- De janvier à mars 2023 nous avancerons sur la question de la transition écologique. Il s’agit d’accélérer la réflexion et les propositions concrètes dans nos syndicats sur le sujet, en particulier sur la question des reconversions écologiques. Quelles revendications et quels leviers dans nos secteurs et territoires pour faire face à l’urgence climatique ? Nous organiserons en janvier 2023 nos secondes journées nationales « reconversions sociales et écologiques ». Solidaires a également proposé à la FSU et à la CGT d’organiser des rencontres/formations intersyndicales écologistes pour nos adhérent·es qui devraient se tenir courant 2023.
- Enfin, d’avril à juin 2023, nous allons réfléchir sur la démocratie au travail. Quelles sont les alternatives possibles dans la démocratie au travail, ce qui oblige à réfléchir sur la forme des entreprises et administrations, et de reposer la question du pouvoir des travailleuses et des travailleurs (coopération, autogestion…), en étant capable de remettre en cause des organisations du travail présentées comme évidentes et de peser dans le débat public avec la création d’un « futur désirable » décidé par les travailleurs et travailleuses qui rompt avec le « there is no alternative » (au capitalisme).