chers camarades,
Aujourd’hui, le 27 janvier 2025, nous nous réunissons pour commémorer les 80 ans de la libération d’Auschwitz, ce lieu tragique, symbole indélébile de la barbarie humaine. Là, plus d’un million de femmes, d’hommes et d’enfants ont été exterminés simplement parce qu’ils et elles étaient juifs, tziganes, résistants, ou considérés comme des ennemis par une idéologie fondée sur la haine. La Shoah, la tentative systématique d'anéantir tout un peuple, nous rappelle la capacité de l’humanité à sombrer dans l’horreur. Auschwitz, symbole de cette barbarie, est un lieu où l'horreur a pris forme, où des vies ont été fauchées au nom de la haine et de l'intolérance.
Mais les persécutions n’ont pas touché seulement les juifs et les tziganes. Les lesbiennes et les homosexuels, considérés comme des « ennemis » de l'idéologie nazie, ont également été persécutés, emprisonnés et envoyés dans des camps de concentration, où beaucoup ont perdu la vie.
Des centaines de milliers de personnes handicapées ont aussi été stérilisées de forces et exterminées au prétexte de "vies indignes d’être vécues" et de politiques eugénistes pour "purifier la race".
Auschwitz est inscrit dans notre mémoire collective, non seulement comme un témoin du pire de l’humanité, mais aussi comme un appel à la vigilance. Un appel qui résonne fort et clair : Plus jamais ça.
Cependant, honorer la mémoire des victimes de la Shoah et d’Auschwitz ne doit pas nous faire détourner des réalités du présent. Les mécanismes qui ont alimenté la barbarie nazie, bien qu’ils aient pris de nouvelles formes, sont toujours présents. Racisme, antisémitisme, islamophobie, homophobie, discours de haine et intolérance sont encore trop visibles aujourd’hui, souvent encouragés par des figures influentes.
Parmi laquelle, l’élection récente de Donald Trump à la présidence des États-Unis constitue un tournant inquiétant. Son ascension au pouvoir a été marquée par des discours populistes et nationalistes, qui ont ravivé les tensions raciales et permis à l'extrême droite de se manifester ouvertement. En légitimant la xénophobie, le racisme, l’islamophobie et l’homophobie, Trump a nourri un climat de division au sein de la société américaine et au-delà. Ses propos sur les immigré·es, ses attaques contre les minorités, et sa politique de “retour aux valeurs américaines” ont profondément marqué un changement dans la manière dont les idéologies de haine sont perçues. Sous son influence, les droits des personnes LGBTQ+ sont menacés, notamment par des tentatives de limiter l'accès aux droits fondamentaux et par des soutiens à des politiques de division et d'exclusion.
Mais Trump n’est pas seul dans cette dérive. D’autres figures, comme Elon Musk, ont également alimenté ce climat. Le récent geste interprété comme un salut nazi de Musk ne doit pas être sous-estimé. Quel que soit le contexte, un tel geste est une banalisation de la haine et un signe inquiétant de la normalisation des symboles de l’extrême droite dans notre société. Ce genre de comportement rappelle des moments sombres de l’histoire et ne doit en aucun cas être toléré.
Et cette montée des idéologies extrémistes ne se limite pas aux États-Unis. En Europe, nous assistons à une ascension inquiétante des partis et mouvements d’extrême droite. Des groupes politiques qui prônent des idées nationalistes, xénophobes, homophobes et anti-immigrés prennent de plus en plus de place dans de nombreux pays, du Royaume-Uni à la France, de l’Allemagne à la Suède. L’Europe fait face à une recrudescence de discours de haine, de violences racistes et d’intolérance à l’encontre des minorités. Ces groupes, en profitant de la crise économique et des tensions sociales, cherchent à diviser les peuples et à renier les valeurs de solidarité, de justice sociale et d'égalité.
Dans le monde entier, la montée des extrêmes droite et des régimes autoritaires va de pair avec une montée de l’intolérance et de la haine. Des régimes qui n’hésitent pas à revendiquer des politiques discriminatoires, à réprimer les droits humains et à ériger des murs de séparation entre les peuples. Pour l'Union syndicale Solidaires, il est plus que jamais nécessaire de rester vigilants et vigilantes et de lutter contre ces idéologies qui menacent les principes mêmes de nos sociétés démocratiques.
L’extrême droite, encouragée par des figures comme Trump et Musk, cherche à diviser nos sociétés, à semer la peur et à rejeter ceux qui ne correspondent pas à leurs idéaux. Les Juifs, les musulmans, les migrants, les réfugiés et les personnes LGBTQ+, les femmes deviennent des boucs émissaires dans cette stratégie de division. Il est plus que jamais urgent de lutter contre cette montée de l’intolérance et de défendre les valeurs de solidarité, de respect et de dignité humaine.
Nous ne devons pas rester passifs face à cette menace grandissante. Chaque discours de haine, chaque geste révisionniste, chaque tentative de division doit être combattu. La mémoire des victimes de la Shoah, d’Auschwitz et des millions d’autres victimes de la haine doit être un guide pour notre action. Nous avons la responsabilité de ne pas laisser l’histoire se répéter.
Préserver cette mémoire, c’est agir aujourd’hui, c’est défendre une société plus juste, plus solidaire, et plus humaine. C’est aussi réaffirmer sans relâche que Plus jamais ça n’est pas une simple formule, mais un engagement à refuser la haine sous toutes ses formes.
Merci.