L’université de Médecine de Limoges accueille depuis 2021 un étudiant exfiltré de Tours après le dépôt de cinq plaintes pour viol et agressions sexuelles. Ce transfert a été rendu possible par l’absence de mesure disciplinaire prise à son encontre.
Actuellement et malgré deux condamnations en justice, l’étudiant continue son cursus. Il est en sixième année de médecine, et passera les 28 et 29 mai 2024 les ECOS (Examens Cliniques Objectifs et Structurés), qui constituent la seconde partie du concours de l’internat.
Après le concours, il prendra ses fonctions d’interne à la rentrée 2024. Il aura alors le statut de médecin et pourra, sous la responsabilité d’un sénior à l’hôpital, recevoir seul des patient⸱e⸱s en consultation.
L’Ordre des médecins, interpellé à ce propos, ne s’est pas prononcé clairement sur ce cas. Les textes encadrant l’inscription à l’Ordre, faisant référence à la « moralité », restent sujets à interprétation. Le rapport de l’enquête menée à Tours sur la gestion du dossier est confidentiel. Aucune enquête n’a été réalisée à Limoges au sujet du transfert de l’étudiant.
Ce cas n’est pas isolé.
Il est symptomatique de l’impunité des agresseurs, de l’esprit de corps qui ne profite qu’aux puissants et de la crainte des victimes et des témoins, qui alimentent l’omerta morbide qui règne dans le milieu. Il est temps d’en parler.
Dans ce contexte, les associations et syndicats cosignataires organisent une série de mouvements de protestation.
- Le premier rassemblement se tiendra le JEUDI 16 MAI 2024 à 12h devant l’entrée de la faculté de Médecine de Limoges, dans laquelle l’étudiant est actuellement inscrit.
- Le second rassemblement aura lieu le JEUDI 23 MAI 2024 à 12h devant l’entrée de la faculté de Médecine de Tours, qui a organisé son transfert.
- Nous serons le MERCREDI 29 MAI 2024 à 18h (dernier jour des ECOS) devant le ministère de la Santé à Paris, pour exiger une intervention gouvernementale et dénoncer plus largement les violences sexuelles et sexistes, la culture du viol et l’impunité dans les études en santé et le milieu médical. Les ECOS représentent le dernier verrou entre l’agresseur et l’internat de médecine.