Pour commencer et dans la lignée de la précédente feuille de route, la Fédération SUD Santé Sociaux apporte son soutien inconditionnel aux habitant·es, travailleur·ses et camarades militant·es de Mayotte dans la crise actuelle qu’ils/elles traversent au travers du manque dramatique d’eau. De multiples coupures avec des périodes de plusieurs jours sans accès à l’eau dans les domiciles, espaces collectifs et de travail. Associée à des interdictions de pratiquer des forages privés pour construire des puits, la situation sanitaire ne peut per- durer d’autant que l’approvisionnement est largement insuffisant et le coût de l’eau exorbitant.
En parallèle, les agent·es du CHM de Mayotte exercent un droit de retrait illimité. La situation d’insécurité permanente au sein de l’établissement comme sur les temps de trajet domicile- travail/travail-domicile, ne permet plus à nos collègues d’exercer dans des conditions dignes et une prise en charge des patient·es correcte. Il dénonce également l’inaction de la direction de l’hôpital pour la mise en place d’un plan blanc qui remonte au février 2023.
La Fédération SUD Santé Sociaux s’oppose à toutes stigmatisations appelle à soutenir la grève en intersyndicale du 9 octobre 2023 pour la suppression du droit local Mahorais au profit du droit commun, une augmentation significative du taux d’indexation des salaires, une meilleure protection des agent·es sur leur lieu de travail et la sécurisation des trajets et pour un accès libre à l’eau potable pour l’ensemble de la population de l'île.
La grève contre la réforme du système de retraite a englouti une énergie énorme chez l’en- semble des travailleur·ses et dans les équipes militantes, jusqu’au mois de juin avec une issue que tout le monde espérait plus favorable.
La question de savoir comment regagner un mouvement social interprofessionnel d'ampleur se pose avec une grande acuité à l’ensemble du mouvement social mais bien sûr aussi pour notre union syndicale. Cette réflexion doit donc se poursuivre dans nos instances, à la fédé- ration, au sein de l’union syndicale Solidaires.
Certains SD de notre fédération souhaitent que L’union syndicale Solidaires s’attache dès à présent à construire, de manière anticipée, un cadre revendicatif unitaire qui puisse permettre l’émergence d’un mouvement social interprofessionnel enfin victorieux qui suivrait notre propre calendrier.
La perspective d’un mouvement de grève reconductible, en se saisissant par exemple de la période des JO, pourrait remplir cet objectif et permettre d’avoir le temps de construire le rapport de force.
A cet égard, la mobilisation du 13 octobre ne nous paraît pas susceptible de constituer un cadre victorieux. Cependant notre fédération appellera à y participer afin de préserver un cadre unitaire nécessaire.
La rentrée a, quoi qu’il en soit, été marquée par cette séquence avec des mobilisations de nos secteurs qui ont perdu en visibilité durant ces derniers mois.
C’est le cas dans le Social et Médico-social, où, après la très belle dynamique depuis le 2 février, s’organisent des mobilisation autour de la restitution du livre Blanc, dans le cadre du tour de France de la santé, à l’appel de l’intersyndical (CGT/FO/SUD) de branche, envisagé le 20 novembre pour la journée des droits de l’enfant…
Avec près de 50 dates à travers tout le pays, le tour de France de la santé a permis de mettre en avant les difficultés locales concernant l'accès au soin et aux médicaments et de faire émerger les questions de santé et du social dans les médias. La fédération se donne pour objectif la construction d’une grande date nationale de mobilisation unitaire autour du vote du PLFSS.
Pour la période à venir, il nous semble primordial d’impulser et de renforcer les luttes autour de nos revendications du social et du Médico-Social : Convention collective commune de haut niveau, augmentation générale des salaires (400 euros pour toutes et tous), généralisation de l’indemnité Laforcade, indexation des salaires sur l’inflation, suppression de SERAFIN PH et de toute forme de tarification à l’activité, résistances contre stratégies managériales patho- gènes autoritaires et malveillantes (harcèlement moral…), conditions de travail délétères, hémorragie des travailleurs du secteur.
Dans cette perspective, le caractère scandaleux et révoltant des propositions patronales de classification/rémunération dans le cadre des négociations (Perte de valeur des diplômes, fin de l’ancienneté automatique, généralisation du salaire au mérite…) devrait permettre une large mobilisation.
Les prochaines Rencontres du travail social en lutte, qui auront lieu en fin d’année, nous paraissent en mesure d’unifier les différents cadres de lutte et d’impulser une lutte du secteur de dimension nationale.
La Fédération SUD Santé Sociaux appelle les syndicats départementaux à les investir massivement.
Par ailleurs, il conviendra d’amplifier les mobilisations les jours de CMP BASSMS afin de placer les négociations sous contrôle permanent des salariés.
Enfin, dans ce contexte, certains collègues ont décidé de passer à l’action sans attendre : Par exemple, les éducs de prev’ appellent à se mobiliser les 9 et 10 novembre à Grenoble à l’occasion des rencontres nationale du CNLAPS pour préserver leur méthodes de travail qui défendent un travail social émancipateur.
La Fédération SUD Santé Sociaux alerte sur la situation de la protection de l’enfance. Nous constatons une augmentation sans précédent de jeunes et enfants confié·es à l’aides sociale à l’enfance alors que les moyens n’ont jamais été aussi réduit.
Chez les mineurs accompagnés, les situations de rupture sont de plus en plus nombreuse et les professionnel·les du secteur doivent faire face à une perte totale de sens tant le sentiment de devenir maltraitant est omniprésent. La déliquescence de la protestation de l’enfance va faire l’objet d’une interpellation aux ministères concernés pour dénoncer la situation et exiger des moyens à la hauteur des enjeux.
Tout le monde se bat pour le social, le social se bat pour tout le monde!
Dans le domaine de la santé, même si des recrutements de collègues paramédicaux permettent d’améliorer des situations, cela est très ponctuel et cache la grande misère de la plupart des établissements.
L’accès aux soins est de plus en plus difficile, en témoignent les délais pour obtenir un premier rendez-vous en psychiatrie, en pédopsychiatrie comme dans la plupart des spécialités, qui se chiffrent en mois, voire même sur plus d’un an. La situation dramatique de la psychiatrie entraîne par ailleurs un afflux aux urgences de patient·es qu’il est impossible de recevoir digne- ment.
La souffrance au travail reste une triste réalité, que ce soit par des charges de travail trop importantes, un management agressif et dénigrant, le tout sur des agent·es et salarié·es fatigué·es et désabusé·es qui ne se retrouvent plus au travers des organisations et fonctionnements qui ne correspondent pas à leurs valeurs.
La prolifération des applis de gestion des remplacements (comme Hublo par exemple) montre bien la perversité d’un système créé pour masquer les organisations défaillantes, contournant la réglementation sur le rappel à domicile, avec les risques associés à l’épuisement profession- nel.
La question du tutorat se pose de plus en plus en raison des manques d’effectif et de l’impossibilité de conjuguer prise en charge des patients et encadrement efficace. Les étudiant·e·s et élèves sont les premier·e·s à pâtir de cette situation, quand ielles ne
sont pas sollicité·e·s pour remplacer des professionnel·le·s absent·e·s.
Il est grand temps de mettre fin à la T2A qui s’étend désormais au secteur psychiatrique, et à l’ONDAM qui donne une valeur marchande au soin.
La Fédération dénonce la déqualification des métiers, les glissements de tâches, la non recon- naissance des nouveaux métiers de la Fonction Publique. Le reclassement, lors de la parution des nouvelles grilles indiciaires, porte préjudice aux agent·es de plusieurs catégories comme les Préparateur en Pharmacie Hospitalière (PPH) avec ancienneté écrasée et une non recon- naissance des ancien·nes professionnel·les.
Il nous paraît important de créer un groupe de travail autour de ces métiers. La non recon- naissance de la pénibilité, le manque de passerelles et de perspectives pour de nombreuses catégories (à l’exemple des ouvriers professionnels, ASH…) montrent le peu de reconnaissance du rôle primordial des acteurs publics du soin, du social et du médico-social.
La Fédération SUD Santé-Sociaux réaffirme sa revendication de la semaine de quatre jours et 32h, tout en s’opposant à des organisations de travail nocives à la santé, telles que le travail en 12h.
Un travail autour d’une remobilisation de la base sur des revendications claires doit être impulsé à tous les niveaux de notre Fédération.
La Fédération SUD Santé Sociaux condamne les pouvoirs public et les syndicats patronaux associatif et privé lucratif organisant la prise en charge des soins à domicile des personnes dépendantes. Elle alerte sur les conditions de travail, les difficultés de recrutements et manque de personnel et l’utilisation abusive d’employé·es précaires, sous qualifié·es et non formé·es. La Fédération réaffirme l’importance du droit à la déconnexion pour les salarié·es du secteur et demande le remplacement systématique en cas d'absence pour éviter une aug- mentation de la fatigue des personnels et une prise en charge efficiente des usager·es.
La Fédération SUD Santé Sociaux appelle les salarié·es du secteur privé lucratif de la FHP/Sy- nerpa/Thermalisme à continuer et amplifier la lutte pour contester la mise en place de l’ave- nant 33. Malgré une mobilisation modeste en septembre, la délégation SUD Santé Sociaux a
été reçue par le syndicat patronal et a affirmé son opposition à ce projet. Pour les mois qui arrivent, c’est vers le ministère que la Fédération va tourner son attention en demandant une rencontre afin de stopper ce projet patronal. La Fédération s’en-
gage à continuer d’informer, sensibiliser et proposer les moyens de luttes nécessaires aux 230 000 salarié·es du secteur afin qu’ils/elles puissent défendre leurs droits et leurs salaires.
La perspective de l’arrivée des Jeux Olympiques à l’été prochain va mettre les décideurs de- vant une problématique difficile : prendre en charge à titre exceptionnel des millions de per- sonnes dans des hôpitaux déjà surchargés. D’ores et déjà l’on sait qu’un appel international aux soignants bénévoles a été lancé, sans succès pour l’instant. Pour faire bonne figure aux yeux du monde, l’Etat va sacrifier le droit aux congés annuels d’été des professionnels de santé, publics comme privés.
A nous d’imposer le rapport de force basé sur le slogan : sans hosto, pas de JO !
Agenda :
- 2 octobre : Mobilisation des ARM
- 5 octobre : Mobilisation des Orthophonistes à Paris
- 5 octobre : Mobilisation des agent·es de psychiatrie dans le 31.
- 9 octobre : Début de la grève à Mayotte
- 13 Octobre : Manifestation nationale interprofessionnelle pour les Salaires, l’environ- nement, l’égalité femme/Homme.
- Mobilisation éducs de prev’ les 9 et 10 novembre à Grenoble
- 20 novembre : Date intersyndicale du Social et Médico-Social pour la journée des droits
de l’enfant.(En construction)
- 25 novembre : Mobilisation contre les violences faites aux femmes
- 30 novembre et 1 décembre: Assises de la protection de l’enfance
- Fin novembre/début Décembre : Rencontres du travail social en lutte
- Juillet 2024 : JO