Plus prolixe dans les médias que face aux organisations syndicales de la Fonction Publique, Stanislas Guérini s’est lancé dans une campagne médiatique clairement démagogique en pratiquant, tel un sport olympique, le fonctionnaire bashing. Disant vouloir mettre fin au tabou du licenciement pour insuffisance professionnelle et alors même que la procédure existe déjà, martelant que la motivation des uns passe par la révocation des autres, Stanislas Guérini pense certainement flatter l’individualisme ambiant ainsi qu’une partie de l’opinion encline à critiquer les fonctionnaires. Il permet également à la droite de jouer la surenchère, mais passe cependant clairement à côté de la question majeure qui intéresse nos concitoyens : celle de l’amélioration du service public rendu et dû aux usagères et usagers.
Des services et des agents publics maltraités !
Or, les principales difficultés qui pèsent sur les services publics et les agentes et agents de la fonction publique sont connues : manque de budget de fonctionnement et d’investissement, conditions de travail sérieusement dégradées par manque surtout de personnels, manque de reconnaissance de la conscience professionnelle collective avec un point d’indice en berne et une perte de pouvoir d’achat de 25 % en 20 ans. Pour Solidaires Finances Publiques, sans amélioration notable de ces conditions, il n’y aura pas d’amélioration de l’efficacité des services publics et de l’attractivité de la fonction publique. Les jeunes générations notamment, continueront de préférer d’autres horizons, sans compter les agentes et agents qui, de plus en plus nombreux, préfèrent la démission ou la rupture conventionnelle. Plus globalement, nos concitoyens pourront continuer à déplorer une paupérisation du service public et plus encore son éloignement voire même son absence grandissante dans les territoires.
Défendre le statut de la fonction publique, c’est défendre les services publics !
La polémique voulue sur le licenciement ne doit pas non plus occulter des sujets de fond également inscrits dans le projet de loi que Stanislas Guérini promet, après une très courte concertation, pour la rentrée prochaine une fois les olympiades passées : la remise en cause du recrutement par voie de concours ces derniers permettant pourtant un accès égal à la fonction publique, la fin des catégories A, B et C constituant un cadre commun de droits et de garanties à tous les agentes et agents, une gestion des ressources humaines basée sur l’évaluation du mérite et l’individualisation de la carrière (rémunération, mobilité, promotion) au détriment de règles elles aussi communes. L’instauration d’une fonction publique de métiers au détriment de la carrière conduira à des approches utilitaristes basées avant tout sur la seule logique budgétaire. L’individualisation se traduira quand à elle par une vision managériale digne du privé, promouvant la performance individuelle en lieu et place de l’organisation et de la réalisation collective des missions.
Les services publics, notre bien commun !
Pour Solidaires Finances Publiques, les services publics sont un bien commun et la fonction publique a vocation à le servir. Le statut de la fonction publique organise une administration neutre et intègre et des services publics libérés de la loi du marché, de toute logique de rentabilité car ce qui est recherché ici c’est bien l’efficacité sociale permettant de réduire les inégalités. Services publics et fonction publique doivent donc être protégés et défendus contre toute tentation de libéralisation, de logique de profit ou de rentabilité.
Dans un contexte où les mesures d’économies pour assurer la bonne notation de la France font l’objet d’annonces quasi quotidiennes, le « coût » des services publics et des fonctionnaires, tout comme celui des chômeurs ou de l’assurance maladie, sont remis au centre des débats et des politiques d’austérité. C’est le modèle social que nous défendons, celui basé sur la solidarité et l’intérêt général, qui est à nouveau frontalement attaqué.