Un automne sidérant et sidéral
L’actualité hexagonale et internationale, en ce mois de novembre, est plombante, reconnaissons-le. Difficile de trouver des raisons objectives d’être optimiste.
À l’international, les informations grappillées ici et là sont accablantes. Déluge de bombes sur Gaza et le Liban, mille jours de guerre en Ukraine… Les industriels de l’armement (dont les nôtres, ne l’oublions pas) se frottent les mains, quand bien même le matériel vendu est utilisé à des fins génocidaires. Pas d’éthique dans le business juteux de la mort.
Dans le même temps, le retour de Trump, outre-Atlantique, n’annonce rien de bon. Ajoutez à cela, le bide de la COP 16 sur la biodiversité, en Colombie, boudée par une écrasante majorité de chefs des États les plus pollueurs et destructeurs… La catastrophe climatique est pourtant une réalité que personne ne peut plus ignorer, à moins de pratiquer la politique de l’autruche (la tête dans le sable, le cul à l’air) : les inondations chez nos voisins espagnols en sont une nouvelle preuve et pointent, dans le même temps, les effets des politiques ultralibérales de destruction des services publics, avec leur cortège de manque de moyens humains et logistiques pour faire face à de tels événements, de plus en plus fréquents, y compris dans nos « contrées ».
Mélangez tous ces ingrédients et vous obtenez un cocktail déconnant et détonnant, celui d’une extinction programmée d’homo sapiens, lequel entraîne dans sa chute d’autres espèces qui n’avaient rien demandé. Bon, cette valse mortifère plombe un peu l’ambiance.
Alors, changeons d’échelle, allons nous balader dans l’Hexagone. Là encore, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Le gouvernement poursuit son travail de sape de ce qui nous reste de conquêtes sociales, tandis que notre monarque visite le royaume chérifien en compagnie de 200 invité·e·s (les images diffusées réjouiront les 9 millions de nos concitoyen·ne·s qui vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire).
Pendant que sa majesté se déplace, le budget à venir se « négocie ». Ultralibéral et antisocial, il fait la part belle aux plus riches et, de ce fait, donne des moyens significatifs à l’appareil répressif, afin qu’il puisse continuer de protéger efficacement les intérêts d’une classe dominante.
Dans un tel contexte, Guillaume Casse-barian, sinistre de la Fonction publique et deuxième couteau, veut nous faire morfler davantage : passage à 3 jours de carence pour les fonctionnaires, rémunération réduite à 90 % en cas d’arrêt maladie (à ce sujet, rappelons au sinistre que ce n’est pas l’agent mais le médecin qui prescrit l’arrêt), fin de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA)… Les fonctionnaires sont dans la ligne de mire de ce sinistre sire.
Celui-ci, homme politique décomplexé, n’œuvre en aucun cas pour la « res publica », mais pour ses intérêts et ceux de ses maîtres. D’ailleurs, nous en voulons pour preuve son tweet de félicitations adressé à Elon Musk, le milliardaire qui vient de décrocher le poste de « l’efficacité gouvernementale » dans le gouvernement Trump. Casse-barian ne s’est pas trompé, Elon est un virtuose de la destruction des services publics et des conditions de travail des employé·e·s qui triment pour lui.
Le ciel est bas et il nous faut pourtant continuer à espérer. Nous pourrions donc, histoire de changer la donne, ouvrir une souscription pour financer un siège sur un Dragon 21 de Space X, à Guillaume Casse-barian. Toutefois, le prix du ticket avoisinant les 50 millions d’euros, nous vous proposons donc de ne payer que l’aller.
Sinon, il nous reste une option, moins onéreuse finalement, celle de faire grève et rejoindre les cortèges, le 5 décembre 2024, de celles et ceux qui rappelleront à nos monarques, sinistres et petits cadres obséquieux en quête de faveurs et d’avancement, qu’on ne lâche pas l’affaire ! Il ne tient qu’à nous, collectivement et massivement, de renverser la vapeur et de construire un autre rapport de force.