Je vous écris depuis l'isoloir...

« Ami·e entends-tu… »

On ne va pas vous le cacher, certain·e·s d’entre nous se sont rendu·e·s dans les bureaux de vote, dimanche dernier, pour que l’histoire ne se répète pas. Les résultats qui sont tombés dans la soirée sont venus confirmer nos craintes, tant en France que dans d’autres États européens… L’extrême-droite réalise une percée, l’abstention atteint des sommets.

Rien de bien surprenant, malheureusement. Nombreux·ses étaient celles et ceux qui tiraient le signal d’alarme depuis un moment. Tous les ingrédients étaient en effet réunis pour une marée brune : une crise économique, sociale, politique et démocratique, écologique ; une pléthore de « gouvernants » qui jouent avec le feu, dédiabolisant les partis d’extrême-droite, racolant leur électorat, trahissant les idéaux et le programme du Conseil National de la Résistance ; des guerres, en Europe et ailleurs, qui attisent les haines… Dans un tel contexte, nombre d’électeurs et d’électrices, déboussolé·e·s et désabusé·e·s ont cru aux discours des candidat·e·s des partis extrémistes.

On se souvient… Une autre époque, les années 30, l’Europe démocratique sombrait, la guerre se profilait. L’extrême-droite européenne se frottait les mains, avec le concours de politiques et de capitalistes complices, et soufflait sur les braises pour allumer le feu… Des millions de morts en guise de conclusion.

Aujourd’hui, passée la « gueule de bois » de dimanche soir, après les résultats, il faut nous organiser et réagir pour riposter face à cette menace qui plane désormais sur nous, bien réelle : menace pour les services publics, menace pour nos conquêtes sociales, menace pour le syndicalisme libre et indépendant, menace pour les femmes et les LGBTQIA+, menace pour celles et ceux qui pensaient trouver refuge en France, menace pour la politique intérieure et extérieure de la France… Trois points de suspension, parce que la liste de toutes celles et ceux qui sont menacé·e·s serait trop longue.

Dès lors, nous devons, collectivement, syndicalement, politiquement, civiquement, construire le rapport de force qui fera pencher la balance en notre faveur. Celui d’un front démocratique et antifasciste à même de réunir toutes celles et tous ceux qui ne peuvent se résoudre à l’inacceptable. Nous connaissons, d’ores et déjà, la prochaine échéance : suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par un Chef de l’État qui n’a pas peur du chaos, nous serons appelé·e·s aux urnes pour des législatives déterminantes pour notre avenir.

À SUD Rural Territoires, nous n’avons jamais apprécié le bruit des bottes ni les marches militaires, nous n’avons jamais aimé le racisme et le repli identitaire, nous ne savourons pas les discours haineux et stigmatisants… Nous avons une autre image de la France en tête, celle de la Commune de Paris, celle de Victor Hugo en exil, celle de la Résistance « qui monte des mines et descend des collines »… Une France généreuse, solidaire et démocratique.

Un seul mot d’ordre : Résistance !