L’extrême droite est toujours l’ennemie des travailleur·euses. Se résigner n’est pas une fatalité.

Les élections Européennes ont propulsé l’extrême droite très loin devant, avec une somme de près de 40% des suffrages. 2 votant⋅es sur 5 en France ont voté pour des idées réactionnaires, discriminantes, fascistes, racistes, élitistes. Certes, un vote exprime parfois un souhait de bousculer le pouvoir en place et non une adhésion pleine et entière à une idéologie ou un programme. L’heure est donc grave pour notre classe laborieuse, pour nous autres qui sommes les plus vulnérables par notre handicap, notre situation sociale, notre identité de genre, notre appartenance à une minorité racisée, notre dépendance à la sécurité chômage, notre nom, notre appartenance syndicale ou autre.

Il est clair que ces élections sont le résultat des politiques de stigmatisation, d’appauvrissement, de destruction des conquis sociaux et de notre cadre de vie (jusqu’à nos vies) menées par l’exécutif actuel. Évidemment dans ce contexte le pouvoir en place est illégitime. Nous l’avons dit, nous l’avons crié dans les rues et les champs. Et pendant ce temps le patronat et le Gouvernement commandaient à leur Police de nous répondre à coup de grenades explosives, tel un dernier rempart face à la chute annoncée de ce pouvoir politique.

Quand un mouvement social massif s’oppose à la politique du Gouvernement, rien ne se passe. Par contre quand Macron se fait sanctionner par un vote de rejet ayant offert une victoire au fascisme, alors, en quête de pouvoir, il dissout l’Assemblée Nationale. Ce cynique calcul électoral se fait au mépris des gens et du corps social qui tentent de maintenir à la fois une forme de cohésion et une solidarité réelle.

Nous ne sommes pas dupes. Nous autres travailleur·ses du numérique, du jeu vidéo et des bureaux d’études décidons de ne pas rester seul⋅es derrière nos claviers. C’est pourquoi nous appelons toutes les personnes qui souhaitent trouver des espaces sociaux de sécurité et de libertés, qui refusent la haine de l’autre et la destruction du vivant, à rejoindre notre mouvement populaire. Nous appelons toutes les forces politiques de gauche, des plus radicales aux plus réformistes, à tirer un portrait franc de la situation : dans l’état actuel des choses et du calendrier, un front unitaire, qui est aujourd’hui en construction par les partis politiques de gauche, semble être la seule forme qui puisse être à la hauteur des élections à venir. C’est le seul mandat populaire dans ces circonstances en capacité de défendre nos intérêts suite aux politiques cyniques de ces dernières années, et face au risque de l’arrivée au pouvoir exécutif du fascisme et de ses milices violentes.

Solidaires Informatique souhaite donc :

  • ouvrir des espaces d’échanges et de discussion sur les lieux de travail,
  • préparer le mouvement social à une grève massive, y compris générale, à l’image de ce qu’il s’est passé avec le Front Populaire de 1936-1938, et ce qui semble débuter en Argentine,
  • prendre sa part dans les mobilisations populaires sous toutes leurs formes, dans les rues et dans les espaces sociaux, pour que notre mouvement social (associations, syndicats, collectifs de lutte, mouvements politiques antifascistes) donne un mandat clair aux partis politiques pour faire gagner la gauche aux prochaines élections, avec un vrai programme social.

Il n’y a que par la lutte collective que nous construirons les bases d’une société plus juste, vivable et solidaire.

Communiqué chez Solidaires Informatique