En Palestine, en trois mois, les bombardements aveugles de l'armée israélienne ont tué 4 000 personnes de plus à Gaza, soit deux personnes par heure, jour et nuit, dépassant maintenant les 40 000 morts, et toujours un nombre incroyable d'enfants. Des écoles ont été bombardées, des centres de stockage de l'eau ont été dynamités, et la plupart des experts s'accordent à dire que le nombre de 40 000 victimes sera probablement multiplié par 5 par les conséquences des maladies, le retour de certains virus comme celui de la poliomyélite, et de l'insuffisance des soins(1). La guerre s'est aussi accentuée contre la Cisjordanie, avec près de 700 morts à ce jour, et toujours plus de territoire colonisé.
Pendant trois mois, nous avons reçu au compte-gouttes des témoignages des tortures sadiques commises dans la prison israélienne de Sde Teiman, comparée à Guantanamo ou à Abu Ghraib(2). Le nombre de prisonnier·es palestinien.nes détenu·es depuis le 7 octobre est toujours inconnu, mais il dépasse probablement les 10 000 personnes, beaucoup sans même être inculpés !
Pendant l'été, nous avons appris que Thalès avait bien livré des composants de drones à Israël après le 7 octobre(3). C'est donc aussi la France qui bombarde Gaza et tue hommes, femmes et enfants, et qui est partenaire du crime de génocide commis à Gaza... Voilà aussi pourquoi la question palestinienne est si centrale en France...
Nous avons également appris que, depuis 4 ans, des institutions financières européennes ont accordé 36 milliards d'euros de prêts et de garanties, et détiennent 26 milliards d'euros d'actions et d'obligations dans des entreprises qui vendent des armes à Israël. La banque française BNP Paribas est de loin le principal bailleur de fonds des entreprises qui ont vendu des armes à Israël, avec 5,7 milliards d'euros de prêts et de garanties depuis 2021(4), dont 2 milliards en mars 2024(5).
Du côté syndical, la CGT Décathlon Ile de France et la CGT/STMicroelectronics ont écrit à leurs directions pour protester contre les complicités de leurs entreprises avec l’État génocidaire. La Fédération Internationale des Journalistes et la Fédération syndicale internationale IndustriALL se sont rendues en Palestine pour exprimer leur solidarité avec les travailleurs et travailleuses palestinien.nes, et leurs familles affectées par la guerre.
Enfin, nous avons pu célébrer quelques petites victoires: le plus grand fonds de pension privé du Royaume-Uni s'est débarrassé de 80 millions de livres d'actifs israéliens, l'Agence du revenu du Canada a révoqué le statut d'organisme de bienfaisance du Fonds national juif du Canada, le Festival du film israélien de Bombay a été annulé, le club de basket français Asvel a annulé son tournoi prévu en Israël, et l'assureur Axa s'est désinvesti de toutes les banques israéliennes et de Elbit Systems.
Ces victoires, qui démontrent une méfiance croissante envers cet État génocidaire, y compris des milieux financiers, et prédisent un soutien en perte de vitesse, ne suffisent pas encore à convaincre les bourreaux de cesser les massacres, ni les gouvernements occidentaux à exercer une pression suffisante pour les y forcer, sous forme de sanctions pourtant très faciles à mettre en place.
Alors que même les citoyens israéliens commencent à manifester pour un Cessez-le-feu, après 11 mois de massacres, nous appelons à faire pression sur notre gouvernement en manifestant les 7 et 8 septembre dans toute la France. Pour celles et ceux qui pourront venir à Paris, nous appelons un rassemblement unitaire du 8 septembre prochain, à 15h, Place de la Nation.