NOU TIENBO NOU LARG PA !
(on lâche rien !)
Pour ce numéro, Antony et Bruno, deux camarades de Solidaires investis dans l’interpro à La Réunion, nous racontent ce qui les occupe en ce moment.
Création d'un groupe local PJC pour une alliance écologique et sociale
La Réunion n'est pas exempte de projets inutiles et écocides, d’aberrations stratégiques et de boulots de merde menant à des impasses. Un des exemples les plus parlants est le développement d'une économie du tout automobile. L'importation de véhicules particuliers a permis de construire quelques belles fortunes. Aujourd'hui, l’île importe 600 millions de litre de carburants (chiffre de 2019) par an, est sclérosée par son nombre de voitures et la solution proposée est de construire des routes. Lîle est sclérosée par son nombre de voiture et la solution proposée est de construire des route et quand il n'y a plus de place sur terre, on les fait sur la mer comme « La Nouvelle Route du Littoral ». Un viaduc au dessus de la mer et une digue jamais terminée faute de roches (ils n'avaient pas prévus les carrières...) pour une somme autour de 2,5 milliards d'euros.
Ce n'est qu'un exemple d'un système où capital et économie post-coloniale exploitent ressources et main d’œuvre dans un des départements français ayant le plus fort taux de pauvreté, et dans lequel d'après l'ARACT les accidents de travail et maladies professionnelles sont en augmentation.
Bref, des boulots à la con, qui détruisent les hommes, les femmes, l'ensemble du vivant non humain, les ressources, dans l'unique but de servir le capital. Voila de quoi il faut se débarrasser !
Proposer une analyse systémique des destructions de l'environnement et une recherche systématique de l’intérêt général auquel doit répondre un emploi, c'est ce que me semblent rechercher les organisations fédérées autour du projet « Plus Jamais ça », et cela fait je pense partie de la solution pour se débarrasser de ce système délétère. Quelques rencontres ont donc eu lieu avec la FSU, Greenpeace, ATTAC et la LDH pour construire un groupe PJC local. Le projet stimule tout le monde, il nous reste beaucoup d'acteurs des luttes locales à rencontrer, finaliser puis formaliser le groupe.
Anthony, représentant de section syndicale SUD Santé Sociaux/Solidaires et conseiller du salarié
Contre la répression anti-syndicale à La Poste, à l’attaque !
C’est parti d’une visite de bureaux dans un centre courrier, en février. La directrice a voulu empêcher Samuel, secrétaire adjoint de Sud PTT Réunion et représentant syndical, de parler avec les agent·es. Après une altercation avec elle, il fait alors un courrier à la direction pour qu’elle le laisse exercer ses fonctions. Quand il est finalement reçu la direction le met à pied et le convoque à un conseil de discipline. La cause : il n’aurait pas le droit de prendre la parole dans les bureaux. La Poste demande aussi son licenciement… C’est fou mais c’est comme ça chez nous !
Le jour du conseil de discipline, avec Solidaires La Réunion, on a organisé un rassemblement de soutien devant la direction (voir photo). Il y a eu des prises de parole, des journalistes sont venus, on a fait une conférence de presse, les sections de Solidaires ont beaucoup soutenu Samuel. Suite à ce conseil de discipline, La Poste a voté pour le licenciement de Samuel. Étant donné qu’il est salarié protégé, la demande est passée par l’Inspection du travail, qui a refusé le licenciement. Mais la Poste n’a rien voulu entendre et a sanctionné Samuel de 3 mois de mise à pied, sans solde ! Pour l’instant, c’est la caisse de solidarité de Sud PTT qui prend en charge son salaire, mais on compte contester sa sanction aux prud’hommes, et porter plainte pour discrimination syndicale et atteinte au droit syndical, car c’est courant qu’on nous empêche de rentrer dans les bureaux, de prendre la parole, voire même de distribuer des tracts. Et plus globalement, la fédération Sud PTT va attaquer La Poste pour entrave syndicale au niveau du tribunal de la Cour européenne des Droits de l’homme !
Ce qui se passe à La Réunion n’est pas un cas isolé, il y a d’autres cas dans d’autres bueaux, et c’est toujours la même chose, on nous empêche de prendre la parole, de nous exprimer, de nous adresser aux agent·es, ils veulent pas qu’on parle ! Mais on continue à prendre la parole, ils n’ont pas le droit de nous en empêcher, le droit nous donne raison, on lâche pas l’affaire !
Bruno, représentant de section syndicale Sud PTT
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