Merci Gérard
Longtemps animateur du CEFI – Solidaires, Gérard Coste est décédé le samedi 9 mars 2024 à l’âge de 71 ans. Postier de métier, il fait partie des exclus de la CFDT en 1988 et participe à la fondation de Sud Ptt. Avec la création de Solidaires, il participe à Solidaires Paris (où il travaillait) via le syndicat des postiers de Paris, puis à Solidaires 93 (où il vivait). Beaucoup de militantes et militants l’ont rencontré à travers ses activités en matière de formation syndicale d’abord à Sud Ptt puis au CEFI. Pour Gérard il était essentiel d’éviter que l’institut s'autonomise politiquement et financièrement. Il fallait pour cela oeuvrer à l'arrimer solidement à l'Union, pour construire une formation faite par les organisations syndicales de Solidaires, à la fois axée sur les préoccupations quotidiennes des salariées et les problématiques sociales transverses.
Nous bénéficions encore aujourd’hui du travail qu’il a mené durant des années, notamment pour les Cahiers de la formation syndicale, une série de cahiers qui furent distribués par milliers dans Solidaires et plus globalement pour la construction de notre Centre d’études et de formation syndicale interprofessionnelle Solidaires, aux côtés de Jean-Michel Bénichou, qu’il considérait comme un « pilier de la construction et du développement du CEFI-Solidaires ». Rappelons-nous que pendant longtemps Solidaires ne bénéficia d’aucun des agréments nécessaires pour accèder aux droits à la formation, ni de financements. Malgré le manque de moyens, il s’agissait de mutualiser les forces militantes pour faire vivre la formation. Il n’était par ailleurs jamais avare de déplacements dans les syndicats professionnels ou les rencontres diverses.
Gérard fut d’un apport inestimable pour transmettre les histoires du mouvement ouvrier mais aussi les complexités et contradictions du syndicalisme. Minutieux et précis dans les dates, les noms et les courants, ses connaissances n’avaient pour lui un intérêt réel que partagées avec d’autres, surtout les plus jeunes générations. Cette transmission, il la concevait comme un échange, la construction de nouveaux liens, une manière de questionner sans cesse, jamais dans un rapport inégalitaire. Il avait d’ailleurs largement participé à l’activité de Solidaires pour les 150 ans de la Commune aussi bien pour partager ce qu’il connaissait que pour continuer à apprendre et réfléchir.
Pour le numéro des Utopiques sur les 25 ans de Solidaires, il a rédigé un bilan de la formation à Solidaires et les perspectives qui s’offrent à nous ! Il avait un regard sans concession mais jamais pessimiste sur les choses. Il laisse un grand vide mais aussi des syndicalistes armés à prendre les suites. Ses textes sont des contributions importantes à lire et à s’approprier, ils constituent un rappel important de nos fondamentaux en matière de formation que nous continuons à faire vivre aujourd’hui.
