Sécu : un projet de budget antisocial !
7 100 000 000 euros correspond au montant que le gouvernement veut économiser sur le champ de la santé. Ce sont les malades qui en feront les frais en premier lieu.
Le financement des établissements de santé est adossé à l’Objectif de Dépense de l’Assurance Maladie (ONDAM) qui est réévalué chaque année. L’augmentation de 1,6% de cet ONDAM prévu dans le texte entrainera un manque d’1 milliards d’euros pour le fonctionnement de ces établissements, soit l’équivalent de 20 000 postes d’infirmières en moins !
Dans un contexte déjà « à l’os », l’attaque portée est considérable et pèsera lourdement sur les conditions de travail déjà déplorables des professionnel.les de santé. Cela le sera à double titre puisque les conditions prévues dans le PLFSS à propos des arrêts de maladie et des accidents du travail vont à l’encontre même de ce que l’on est en droit d’attendre d’un système de santé protecteur !
Ainsi, le PLFSS sur le champ de la santé, prévoit le doublement du montant et des plafonds journaliers et annuels des participations forfaitaires et des franchises restant à la charge des assurés. Au total, cela pourrait faire payer jusqu’à 500 € par an et par personne, sans prise en charge des mutuelles. De plus, ce reste à charge cache de profondes disparités puisque pour un patient en affection de longue durée, il est 840 euros par an. En outre au-delà de six mois les conditions d’arrêt maladie ordinaire s’imposeraient aux personnes en ALD.
Comme si cela ne suffisait pas, le texte prévoit une limitation de la durée des arrêts maladie et une limitation de la durée d’indemnisation de ces arrêts de travail quel qu’en soit le motif (MO, accident du travail et/ou maladie professionnelle).
Tandis qu’un haut niveau de sinistralité au travail en France est à déplorer (arrêts, accidents, maladies professionnelles, 2 décès par jour au travail) c’est sur le volet de la prévention primaire qu’il faudrait agir !
Les employeurs doivent être mis à contribution afin qu’ils soient obligés de mettre en œuvre de véritables politiques de prévention !
Enfin, le texte prévoit de relever la participation des mutuelles à hauteur de 2,05% ce qui sera répercuté sur le prix des cotisations ! L’ensemble de ces mesures risque d’aggraver encore le phénomène de non-recours aux soins qui concerne déjà une personne sur quatre aujourd’hui, du fait principalement de difficultés financières !
Au prétexte de la suspension de la réforme des retraites, les pensions de retraite et les prestations sociales sont gelées. Cette mesure va toucher plus durement les personnes les plus précaires !
Cette proposition de financement est totalement inacceptable. Elle est menée dans le seul but d’en finir avec notre modèle social. Les gouvernements macronistes sont visiblement plus prompts à trouver 211 milliards d’aide aux entreprises que 26 milliards pour la sécu !
La sécu, elle est à nous, on s’est battus pour la créer, continuons le combat pour la garder !
La Maternité des Lilas, symbole des droits des femmes pour l'accouchement sans douleur et pionnière de l'IVG avant 1975, a été contrainte de fermer ses portes le 31 octobre 2025. Sa fermeture est la conséquence de politiques de santé publique basée sur la rentabilité.
Depuis que Macron est au pouvoir c'est la 41ème maternité qui ferme car jugée non rentable ! On ne le rappellera jamais assez : la santé n'est pas une marchandise !
Il est temps de rendre la sécurité sociale aux usagers et usageres ! Pas d'économies sur notre santé, pas d'économies sur nos vies !
https://vimeo.com/1130981079
Budget 2026 : Un nouveau budget d’injustices !
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le projet de loi de finances 2026 est en discussion à l’Assemblée nationale où les débats font rage concernant en particulier la partie recettes du futur budget. Sans grande surprise, le budget proposé est dans la même lignée que les précédents : faire payer les salariés, les retraités, les précaires et épargnés toujours et encore les plus grandes entreprises et les plus fortunés !
30 milliards d’économies sur le dos des salariés, des retraités et des malades !
Sous prétexte de réduire le déficit budgétaire et la dette, le budget Lecornu propose un plan d’austérité de grande ampleur qui va frapper la majorité de la population et augmentera les injustices, les inégalités et la pauvreté. L’année blanche qui consiste à geler l’ensemble des prestations sociales et les pensions de retraites se traduira dans les faits par un appauvrissement de la population en particulier les plus précaires. Le gel du barème de l’impôt sur les revenus va rendre imposable environ 200 000 personnes jusque-là non imposables, le gel du point d’indice dans la Fonction Publique va une nouvelle fois faire baisser les salaires des agent.es. Sans oublier les retraités qui avec l’année blanche ou la suppression de l’abattement de 10 % vont également s’appauvrir. Mais cela n’est pas encore suffisant pour ce gouvernement qui s’attaque à travers le projet de loi du financement de la sécurité sociale aux malades : fin de l’exonération des indemnités journalières pour les malades en affection longue durée, doublement des franchises médicales, déremboursements de nouveaux médicaments...Quand aux services publics, ils continuent à être sacrifiés sur l’autel de l’austérité : 3119 suppressions d’emplois de fonctionnaires, baisse drastique des budgets de fonctionnement qui vont mettre à genoux la culture, la santé, l’éducation nationale, les finances publiques...
Pas touche au grisbi
Pour nous faire croire que les efforts sont demandés à tous et que le budget 2026 est celui de la justice fiscale, le gouvernement met en avant la « taxe sur le patrimoine financier » des holdings familiales patrimoniales. Mais dans les faits, celle-ci ne rapportera pas grand-chose (entre 1 et 1,5 milliards d’euros) par rapport à ce que pourrait par exemple rapporter la Taxe Zucmann ( 15 milliards) et surtout dans le même temps le budget propose une nouvelle baisse de la Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) . Petit cadeau d’ un peu plus de 1 milliard aux grandes entreprises. Même si la contribution différentielle sur les hauts revenus (imposition minimale de 20 % pour les plus hauts revenus) est maintenue, le budget 2026 propose une baisse de moitié de la contribution « exceptionnelle » instaurée en 2025 sur les profits des grandes entreprises...alors que ces dernières continuent à engendrer des superprofits. Au final, avec ce budget 2026 de Lecornu, les grandes entreprises « paieront » moins que ce qui était prévu par Bayrou…un comble !
L’injustice fiscale, sociale et environnementale n’est pas une fatalité !
Les choix budgétaires reflètent évidemment un choix de société. Celui de Lecornu comme ceux qui l’ont précédé n’est pas le nôtre qui est basé sur la solidarité, la justice et l’égalité.
Face à ce gouvernement, notre force c’est notre détermination et notre nombre. Les mobilisations de la rentrée le 10, le 18 septembre et le 2 octobre ont permis de les faire reculer sur les suppressions des jours fériés et à faire de la justice fiscale, sociale et environnementale un enjeu social. Renforçons-nous, mobilisons-nous pour imposer un autre budget au service du plus grand nombre où les milliardaires payeront leur juste part !