Ces derniers jours, le dossier du Lyon-Turin revient sur le devant de la scène suite à la venue de trois député·es de la NUPES pour s’informer sur ce projet ferroviaire. A chaque fois qu’un positionnement d’une association, syndicat ou organisation politique contredit le lobbying puissant des promoteurs de ce chantier, les mêmes arguments capitalistes sont ressortis ... comme il y a 20 ans !
En continuant à soutenir le Lyon-Turin, c’est le capitalisme que l’on favorise ... et non l’intérêt général !
Sous perfusions de subventions publiques, les grandes entreprises du BTP continuent à se gaver financièrement en ne prenant aucun risque dans la phase de construction.
Pour preuve, le Lyon-Turin a encore piqué des milliers d’euros dans le dernier contrat de relance entre SNCF Réseau et l’Etat ; alors que cet argent aurait pu aller sur de véritables urgences ferroviaires.
Il en est de même par rapport à la doctrine des « partenariats public/privé » choisie pour le Lyon-Turin. Après avoir donné la ligne ferroviaire, financée durant des décennies avec de l’argent public, à TELT ; aujourd’hui, nombreuses sont les directions de la SNCF qui consacrent de l’argent pour le développement de cette future ligne nouvelle, alors qu’à terme, l'ensemble des installations et la conduite des réseaux seront rendus au privé.
Pendant que l’on creuse, beaucoup de choses sont massacrées !
Ce grand projet inutile est écocide : disparition de zones naturelles sensibles, ruptures des continuités écologiques... les conséquences désastreuses sur la biodiversité s’accumulent. Dans la vallée de la Maurienne, les travaux du Lyon-Turin engendrent des perturbations irréversibles sur de nombreuses sources de montagne.
L’outil de production ferroviaire est également saccagé. Pour les travaux de TELT, le triage de St Jean de Maurienne va être rasé. Les cheminot·es, rattaché·es au Fret, sont transféré·es sur St Avre où les infrastructures ferroviaires sont sous dimensionnées et ne vont pas permettre d’assure la même production ferroviaire qu’actuellement.
C’est maintenant qu’il faut agir !
En juillet 2017, la ministre des transports de l’époque affirmait qu’il fallait « faire une pause sur le Lyon-Turin ». Elisabeth Borne est aujourd’hui première ministre ; il n’y a plus qu’à ! Pour SUD-Rail, l’heure n’est pas aux vacances sur ce dossier. Nous allons participer, aussi bien localement que nationalement, à renforcer le mouvement syndical, associatif et politique afin de :
- Relancer immédiatement un report modal à partir d’Ambérieu et ses environs
- Imposer à la direction SNCF un plan d’investissement et des embauches pour réaliser ce transfert urgent des camions sur les trains entre la France et l’Italie
- Construire une plate-forme revendicative, écologique et sociale avec toutes les forces qui considèrent que le Lyon-Turin doit être stoppé.