[Éducation nationale] La forte mobilisation contraint la ministre au départ

Les réformes Blanquer ont mis au jour le projet idéologique du gouvernement de Macron pour l’école : celui d’une école à deux vitesses. Pour le gouvernement, le rôle de l’école est d’évaluer pour trier et sélectionner. C’est le sens des réformes des lycées et de Parcoursup. Gabriel Attal a voulu poursuivre cette politique en s’attaquant au collège avec sa réforme “Choc des savoirs” dans un contexte de fort mécontentement des personnels de l’Éducation nationale en raison de la dégradation de leurs conditions de travail et de l’absence de vraies revalorisations salariales. Le “Choc des savoirs” impose une série de mesures de ségrégation sociale et scolaire : groupes de niveau, sélection à l’entrée du lycée… Ces mesures, tout comme le redoublement imposé, visent à faire peser sur les élèves en difficulté toute la responsabilité de leur échec scolaire. Attal a tenté de faire de l’hétérogénéité des classes un problème alors que c’est bien le manque de moyens pour faire réussir les élèves, qu’importe leurs difficultés, qui pose problème dans l’école.

La nomination d’Oudéa-Castéra et ses propos dénigrants sur l’école publique ont mis le feu aux poudres : les personnels ont répondu très fortement en se mobilisant par la grève d’abord le 1er février à l’appel d’un arc intersyndical très large (FSU, UNSA éducation, Fnec-FP-FO, Sgen-CFDT, CGT éduc’action, SUD éducation) puis le 6 février pour les personnels essentiellement des collèges à l’appel du Snes-FSU, de la CGT éduc’action et de SUD éducation.

Cette mobilisation qui a obtenu le départ de la ministre montre à quel point une unité syndicale large et combative permet de taper fort, de construire des grèves majoritaires, contexte indispensable à la construction de grèves reconductibles pour gagner.

La réforme “Choc des savoirs” est à présent en suspens, le ministère mesure à quel point la mise en œuvre des groupes de niveau sera rendue impossible dans les collèges en raison de l’absence d’adhésion des personnels.

Les deux journées de grève de février ont renforcé la combativité des personnels prêts à monter d’un cran le 19 mars et les jours qui suivent.