C’est une grève qui n’est pas passée inaperçue, et pour cause, elle s’est déroulée le 6 mars au sein du leader européen du secteur du naval « de défense ». Plusieurs organisations syndicales, dont SUD Industrie qui est présente sur deux sites (Ruelle et Toulon), ont appelé les salariés à se mobiliser pour revendiquer des augmentations de salaires.
Une première journée avait déjà eu lieu le 28 février, mais la direction est revenue avec une seconde proposition sous forme de provocation malgré le retour au calendrier initial à la
demande des syndicats. En ayant voulu transférer une partie des augmentations générales des cadres et non-cadres en prime de partage de la valeur, la direction de NavalGroup a
souhaité contourner le principe même d’augmentation dans le cadre des négociations salariales. Avec une inflation en 2023 à plus de 4,9%,l’enveloppe globale de 4,3% de la
masse salariale était bien en dessous du coût de la vie pour le personnel. Avec 251 millions d’euros de résultat net et 8 millions d’euros de bénéfices grâce à des placements financiers, Naval Group se porte très bien, et l’Etat avec, qui empoche la moitié des bénéfices au détriment des salariés. Les plus hauts cadres de l’entreprise ne sont pas non plus lésés, et l’augmentation réclamée de 6% est un minimum dans ces conditions. Outre l’unité syndicale qui s’est constituée sur des bases revendicatives, c’est surtout la mobilisation inter-sites qu’il convient de saluer et qui montre l’exemple.