Audiovisuel public – Le service public audiovisuel en lutte pour sa diversité

« Nous sommes en grève pour défendre un audiovisuel public renforcé, indépendant et multiple » : le 23 mai, devant le ministère de la Culture, l’intersyndicale (SNJ, SUD, mais aussi CFDT, CGT, FO, UNSA...) affirme son opposition au projet de restructuration mené au pas de charge par Rachida Dati.

Le gouvernement souhaite en effet imposer un regroupement, puis une fusion, de plusieurs sociétés du service public audiovisuel : France Télévisions, Radio France, et l’INA (le sort de France Médias Monde, qui édite France 24 et RFI, est encore incertain). Le tout dans un calendrier extrêmement resserré, avec la création d’une holding en 2025 et un passage à l’entreprise unique dès 2026.

Ce projet de restructuration, combattu par les salariés, ne s’appuie sur aucune ambition éditoriale. C’est en réalité une vieille obsession des parlementaires de droite et d’une partie des macronistes. Il s’agit d’un pur projet politique, dogmatique, qui fait planer sur le service public l’ombre des « rationalisations » qui suivent généralement les fusions : suppressions de postes, destruction de collectifs de travail, abandon de programmes. Déjà affaibli par la suppression de son mode de financement historique (la « redevance audiovisuelle »), en 2022, le service public de la radio-télévision est à nouveau attaqué.

Depuis début mai, les salariés du service public audiovisuel s’organisent pour lutter ensemble et éviter de se retrouver engloutis dans une giga-structure bureaucratique. La totalité des organisations syndicales représentatives appelle d’abord à deux jours de mobilisation, les 23 et 24 mai. Cette première mobilisation est un succès, avec notamment 72% de journalistes en grève à Radio France et des rassemblements revendicatifs partout en France.

La semaine suivante, les salariés s’adressent directement aux publics de leurs chaînes et lancent une pétition en ligne qui réunit plus de 15 000 signatures en trois jours : https://www.change.org/p/oui-au-pluralisme-et-%C3%A0-l-ind%C3%A9pendance-des-m%C3%A9dias-audiovisuels-publics-non-%C3%A0-leur-fusion

Côté politique, l’examen du texte de loi « réforme de l’audiovisuel public », prévu fin mai, a été reporté à fin juin, voire septembre. Les syndicats comptent bien mettre à profit ce petit répit pour mobiliser et informer sur les dangers de ce projet. Le SNJ sera en première ligne pour défendre les services publics !