Environ 300 000 kurdes sont installé·es en France.
Les premier·es arrivèrent avec les vagues d’immigration turques dès les années 60 – 70. Dans les années 80, commencent à arriver des immigré·es politiques, liés à la dictature turque mais aussi à l’arrivée au pouvoir des Mollahs en Iran. La France compte aussi une immigration kurde, plus récente et plus petite, arrivée de Syrie après le début de la guerre civile. Cette diaspora est notamment en but à un racisme qui perdure de la part de l’extrême-droite turque et des satellites en France : COJEP, Loups Gris, Milli Görüs... Comme les Arménien.nes, les Kurdes sont victimes jusque dans leurs lieux d’exil de la propagande du gouvernement turc qui nie leur existence et ne souhaite pas voir d’autres États intervenir en leur faveur.Une large partie de cette diaspora participe à faire connaitre les cultures kurdes mais aussi à la lutte pour leur autodétermination.
Femmes « Jin, Jiyan, Azadi »
Le mouvement des femmes kurdes constitue l’un des plus grands et des plus organisés mouvement féminin actuel dans le monde. Cela passe par la mise en place d’organisations de femmes, aussi bien dans la société civile que dans la lutte armée, dans lesquelles elles s’auto-organisent en non-mixité. Présentes depuis les débuts de la lutte nationale, les femmes kurdes ont développé à partir de 2008 le concept de Jinéolojî (des mots kurdes : Jin, femme, et Lojî, science). Elles développent ainsi une pratique de remise en cause du patriarcat à partir de leurs expériences de femme.
Kurdistan iranien et soulèvement en Iran
Depuis l’assassinat de Mahsa Jina Amini, jeune femme kurde, par la police des mœurs à Téhéran, le soulèvement populaire déclenché par la lutte des femmes pour leur liberté a pris de l’ampleur dans tout l’Iran. Le slogan kurden Jin Jiyan Azadi (Femme, vie, liberté) est repris dans les mobilisations en Iran et partout dans le monde. En dépit de la répression meurtrière, la colère et les actes de désobéissance ne faiblissent pas. Le refus des fondements de la République islamique, de la corruption et de la dictature nourrissent la colère.
Alors que les Kurdes ne représentent qu'environ 10 % de la population iranienne, la majorité des personnes tuées en Iran à la mi-novembre l'avaient été dans les régions kurdes du Nord-ouest. Les Baloutches (peuple vivant entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan. Ils et elles sont environ 1 million à vivre en Iran) représentent que 3 % de la population et environ un tiers des personnes assassinées.
Les dictatures iraniennes successives ont toujours refusé d'accepter les coutumes, les langues et la volonté d'autonomie des différentes minorités nationales.
La seconde raison de la répression spécifique des Kurdes est qu'ils/elles ont toujours été en pointe dans la lutte contre les dictatures, celle du Shah comme celle des mollahs. La moitié des détenu.e.s politiques du pays sont d’origine kurde.
Depuis la mi-novembre, un cran a été franchi. Certaines villes kurdes sont désormais sous occupation militaire, avec des tirs d'artillerie et à la mitrailleuse lourde sur les manifestant.e.s qui montent des barricades et ripostent avec des pierres. Simultanément, les combattant.e.s ayant trouvé refuge en Irak ont été attaqués par des missiles et des drones.
La République Islamique cherche à diviser la contestation en jouant la carte du nationalisme. Face à cela, les slogans en soutien à la résistance kurde montent en puissance. Ils expriment fortement l’idée que le soulèvement en cours a un but commun : le renversement du régime.