Taking on Goliath: Amazon Workers Reflect (Affronter Goliath : les travailleurs d’Amazon réfléchissent)
Jordan Quinn, un travailleur de l’entrepôt de KCVG au Kentucky nous raconte comment son site s’est organisé. En novembre 2022, Amazon a décidé d’enlever les 2 $ supplémentaires payés pendant la période de « peak ». Quelques salariés, ont décidé de porter la voix de leurs collègues et de faire signer une pétition pour dénoncer cela. Elle a récolté plus de 2 000 signatures sur ce site et Amazon n’a pas eu d’autres choix que d’écouter les salariés. Le syndicat Amazon Labor Union (ALU) a donc pu s’implanter sur le site KCVG.
Jordan Quinn ajoute que leur dernier combat porte sur le décès d’un de leur collègue, d’une crise cardiaque, car Amazon a mis trente minutes à appeler les secours.
Le syndicalisme aux États-Unis avance très vite, bien plus vite qu’au Canada où les salariés essayent de s’organiser mais Amazon les empêche.
Amazon & Logistics workers meeting
Nous avons participé a plusieurs tables de discussions avec des travailleurs/euses d’entrepôts, des livreurs et des chauffeurs. Plusieurs questions ont été posées pour comprendre les conditions de travail et salariales des différents états des USA, du Canada, d’Allemagne et nous, Français.
Nous nous rendons compte que peut-importe le continent, les conditions de travail et salariales restent les préoccupations premières de nos camarades.
Aux USA, il n’y a pas de contrat de travail a proprement dit et il n’est pas obligatoire, ce sont des « employement contract » régit selon les états donc ils peuvent être complétement différents. Si un salarié veut négocier certaines choses de son contrat, c’est à lui d’aller le demander à sa hiérarchie mais il y a toujours une contrepartie…
Et rien de noter officiellement ! Il y a donc un énorme turn-over chez nos collègues Américains.
Par exemple, un nouveau salarié aura un badge blanc, il n’aura aucun bénéfice, aucune couverture santé !
Pour prétendre au badge bleu (bénéfices, couverture santé, congés payés), le salarié va devoir « se tenir à carreaux » car il est très facile pour Amazon (et aux USA en général) de virer ses employés !
Une des grandes raisons de la difficulté de monter un syndicat dans un entrepôt Américain !
Fighting for a first contract! (Se battre pour un premier contrat)
Connor Spence, un des leaders syndicaux de Amazon Labor Union a été renvoyé de son entrepôt de JFK8 à New York. Il nous raconte que malgré la difficulté à faire reconnaitre le syndicat, il est encore plus dur de travailler à améliorer les conditions de travail et le salaire aux États-Unis car les lois sont très limitées. Que leur but premier est de construire une solidarité avec les travailleurs.
Au début de la reconnaissance du syndicat, les militants s’organisaient localement mais ont vite compris que cela n’avait pas beaucoup d’impact c’est pour cela qu’ils réfléchissent maintenant à des campagnes nationales et des stratégies médiatiques pour mettre Amazon sous pression ! Les principaux syndicats des États-Unis s’organisent donc plus largement en incluant les chauffeurs et les livreurs (Teamsters) et surtout les entrepôts derniers kilomètres « delivery station » car ce sont les sites les plus stratégiques et qui impactent le plus Amazon car c’est le dernier contact avant la livraison du client.
Continental Congress of North Américan Amazon Associates (Congrès Continental des associés nord-Américains d’Amazon)
Création d’un réseau national pour les travailleurs d’Amazon pour organiser leurs luttes et leurs combats face au géant d’Amazon. C’est une grande avancée pour les salariés de pouvoir avoir une organisation nationale !
Ce réseau prévoit un gros mouvement de grève dans les entrepôts, les chauffeurs et les livreurs durant le Prime Day en juillet.
Nous allons prévoir de suivre ce mouvement à travers l’Europe et à notre réseau Amazon Workers International.