Après les moquettes, le plâtre !

Emmanuel Macron a fait ses annonces pour tenter de mettre fin à la colère sociale exprimée depuis plusieurs semaines. Mais pas de surprises : quelques mesures sociales, une « augmentation » de 100 euros brut par mois du SMIC qui intègre la hausse légale et déjà annoncée de 1,8 % prévue en janvier et qui sera financé par l’État (donc par le budget la suppression des cotisations patronales !), une prime exceptionnelle au bon vouloir des employeurs, une exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires, et l’annulation de la hausse de la CSG pour 2019 pour les retraité-es qui gagnent moins de 2000 euros.

Ces annonces sont loin de constituer un tournant dans la politique de ce gouvernement. Emmanuel Macron fait semblant d'oublier qu’il a accentué les politiques néolibérales qui avantagent les entreprises et les plus riches, au détriment de l’intérêt général, au détriment des plus précaires, des femmes, chômeur-euses, retraité-es, de la jeunesse.

Aucun tournant majeur n’a été pris, et c’est encore le budget de l’État qui est mis à contribution, tandis qu’aucune contrainte n’est mise sur les entreprises, les grandes fortunes, puisque ni le CICE (40 milliards par an pour les grandes entreprises), ni la suppression de l’ISF, ni de la flat tax et de la baisse de l’impôt sur les sociétés ne sont mis en cause !

La question d'une juste répartition des richesses est totalement évincée.

Rien de global pour les salaires, les pensions ou les minimas sociaux, rien pour les revendications lycéennes, rien pour la transition écologique, rien pour le re-développement des services de proximité ou des transports en commun, rien pour la fonction publique... tandis que la réponse répressive et autoritaire est maintenue avec vigueur. Pire, elle va être accentuée !

L’Union syndicale Solidaires appelle à amplifier et faire converger les mobilisations actuelles pour la justice sociale et fiscale, contre les réformes Blanquer, contre la hausse des frais d’inscriptions universitaires.Le gouvernement et le patronat ne lâcheront rien si nous n’agissons pas ensemble et nous ne mettons pas une pression suffisante.

L’Union syndicale Solidaires soutient les mobilisations de la jeunesse

en particulier du 11 et du 13 décembre. Les syndicalistes de Solidaires aideront les lycéens et lycéennes dans leur mobilisation, en particulier pour les protéger au maximum des violences policières.

Nous appelons à faire du vendredi 14 décembre* une journée de grève interprofessionnelle,

dans le public comme dans le privé. Notre objectif est de proposer au plus possible de salarié-es d’entrer en mobilisation et de faire, partout où c’est possible, des assemblées générales pour décider de leurs modalités d’actions et d’envisager ce qui peut-être fait dans les jours suivant, en particulier avec les Gilets Jaunes.

Solidaires rejoindra samedi 15 décembre les mobilisations des Gilets Jaunes.

Il ne s’agit pas de « s’imposer » ou de « récupérer » mais bien de converger et d’agir ensemble, d’amplifier ce qui existe déjà à de multiples endroits.


* Pour Paris, une manif partira à 12h30 de République vers Nation.

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Voir également :
- L'interview d'Eric Beynel, porte parole de Solidaires, sur Libération.fr : "Allocution de Macron : «Il y a beaucoup de maquillage dans ce discours» - Nos visuels Solidaires pour les 14 et 15 décembre