L’alerte écologique criminalisée en Algérie : solidarité avec Kamel Aïssat

Pour signer cette tribune : solidaireskamalaissat@gmail.com

Placé sous contrôle judiciaire le 16 juillet et, depuis interdit de sortie du territoire national, Kamal Aïssat subit les conséquences de son engagement citoyen pour la préservation de la vallée de la Soummam en Algérie, une lutte démocratique qui prépare l'avenir, à divers titres. En solidarité avec ce professeur en biologie et militant écologiste, un large ensemble de personnalités, militant·e·s et élu·e·s écologistes dénoncent la « répression criminalisant l'alerte citoyenne écologique, et exigent la justice pour ces détenus d'opinion ».

Tribune publiée dans le club Médiapart


L'Algérie, comme tous les pays du monde, est impactée sérieusement par le dérèglement climatique, mais aussi par la pollution et les incendies qui sévissent aujourd'hui dans le pourtour de la Méditerranée.

L'enjeu écologique devient de plus en plus essentiel, d'autant que le néolibéralisme mondialisé pousse à une exploitation intensive des ressources naturelles et minières qui dégrade l'environnement, affecte la biodiversité et déplace les populations des territoires, sur fond de paupérisation et de fragilisation de la santé des habitant·e·s.

C'est ce combat pour notre environnement que mène Kamel Aïssat, biologiste et professeur universitaire, en Algérie, où une firme australienne est chargée d'exploiter une mine de zinc et de plomb près de Béjaïa, faisant peser un danger évident pour la santé des populations, mais aussi générant des surprofits pour la firme et des rentes pour les dirigeants algériens.

Le projet menace de déplacer les populations de villages entiers, d'altérer la faune et la flore de la région, et de polluer une nappe phréatique, ainsi qu'une zone humide protégée par la convention internationale Ramsar, qui a été ratifiée par l'Algérie en 1984.

Placé sous contrôle judiciaire depuis le 16 juillet 2023, menacé d'arrestation et présentement interdit de sortie du territoire national, Kamal Aïssat, qui a sollicité experts et compétences scientifiques et associatives, n'a fait qu'alerter sur les risques sérieux d'un tel projet.

Avant lui, d’autres lanceurs d'alerte tels Moad Gasmi, militant anti-gaz de schiste dans le Sud algérien, et Noureddine Tounsi, qui a dévoilé la corruption dans l'industrie pétrolière, ont été lourdement condamnés.

Nous dénonçons cette répression criminalisant l'alerte citoyenne écologique, et exigeons la justice pour ces détenus d'opinion.

Défendre l'environnement n'est pas un crime. Voilà pourquoi il faut libérer Moad Gasmi et Noureddine Tounsi, lever toutes les procédures judiciaires à l'encontre de Kamel Aïssat et lui rendre sa liberté de circulation.

Premier·e·s signataires

Fouad Abdelmoumni, défenseur des droits humains
Zoheir Aberkane, journaliste indépendant
Gilbert Achkar, politiste
Lahouari Addi, sociologue
Abderezak Adel, professeur universitaire, militant syndicaliste
Nadia Agsous, journaliste et écrivaine
Mohammed Akkad, militant écologiste
Cengiz Aktar, politologue
Zineb Ali-Benali, universitaire
Jacob Andrewatha, Socialist Alliance National Co-convener
Ayad Ahram, défenseur des droits humains
Ali Aït Djoudi, président de Riposte internationale
Sanhadja Akrouf, militante féministe et associative
Tewfik Allal, militant associatif de l'émigration algérienne en France
Faïza Ameur, consultante informatique
Ghanima Ammour, poétesse
Salah Amrane, éditeur
Mick Amstrong, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Boualem Azahoum, militant associatif
Nordine Azzouz, journaliste
Najib Bachiri, association Homme et environnement de Berkane
Etienne Balibar, philosophe
Ludivine Bantigny, historienne
Malika Baraka, médecin
Mohammed Bazza, responsable associatif
Akram Belkaïd, journaliste, écrivain
Fatima Benagdi, citoyenne
Amara Benamara, Algeria Democracy et PEPS
Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée EELV, présidente d'association
Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d'Alger
Raymond Benhaïm, économiste, consultant
Nourredine Benissad, avocat, militant droits humains
Monia Ben Jémia, universitaire
Lynda Bennabi, citoyenne
Ali Bensaad, professeur des universités
Fethi Benslama, psychanalyste
Hayat Berrada Bousta, rédactrice de « Maroc Réalités »
Mohamed Berrahou, Association des amis de l'environnement (Oujda)
Olivier Besancenot, militant internationaliste
Sophie Bessis, historienne
Sandra Bloodworth, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Manuel Bompart, député NUPES
Mostefa Bouchachi, avocat
Abderrahmane Bouchène, éditeur
Hocine Boukella, artiste
Ramdane Boukerbe, médecin
Mohand Boukerouis, consultant
Alima Boumediene, avocate, militante EELV
Mouloud Boumghar, universitaire juriste
Omar Bouraba, militant politique
Hassina Bourzah, éducatrice
Souad Brahma, avocate au barreau de Rabat, militante des droits des femmes et des droits de l’Homme
Rony Brauman, médecin, enseignant
Pierre Brunisso, avocat au barreau de Paris
Nadia Chaabane, militante féministe et des droits humains, ancienne députée à l'Assemblée constituante tunisienne
Mohamed Chaouih, militant associatif (Association des Marocains en France)
Julie Chapon, géographe et syndicaliste
Mina Cheballah, militante écoféministe de Grana Nostra et de l'association Tharwa n'Fadhma n'Soumer
Patrick Chemla, psychanalyste
Massensen Cherbi, avocat, enseignant en droit
Mouhieddine Cherbib, défenseur des droits humains
Khadija Chérif, militante féministe
Alice Cherki, psychanalyse
Kaddour Chouicha, syndicaliste et défenseur des droits humains
Ahmed Dahmani, universitaire à la retraite
Monique Dental, animatrice du réseau féministe « Ruptures »
Saïd Djaafer, journaliste
Nacer Djabi, sociologue
Lyès Djebaïli, ingénieur économiste
Nadir Djermoune, universitaire architecte-urbaniste
Bernard Dréano, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM)
Alma Dufour, militante écologiste, députée NUPES
Penelope Duggan, International Viewpoint
Simon Duteil, co-secrétaire de l'Union syndicale Solidaires
Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)
Dominique Eddé, écrivaine
Amal El Bakri, Rapad Maroc
Nacer El Idrissi, président de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Tin Hinane El Kadi, universitaire
Driss El Korchi, militant associatif
Patrick Farbiaz, Pour une écologie populaire et sociale (PEPS)
Saïd Fawzi, secrétaire général de l'Association de défense des droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM)
Abdelouhab Fersaoui, militant politique
Diane Fieldes, National Executive Socialist Alternative (Australie)
Jacques Fontaine, géographe, militant internationaliste
Yosra Frawes, féministe
Souad Frikech, militante associative et des droits humains
Fred Fuentes, Editor, Links International Journal of Socialist
Fanny Gallot, historienne, militante féministe et syndicaliste
Franck Gaudichaud, professeur d'histoire
François Gèze, éditeur
Nacira Guénif, professeure des universités
Ali Guenoun, historien
Murielle Guibert, co-secrétaire de l'Union syndicale Solidaires
Zaki Hannache, défenseur des droits humains
Mohammed Harbi, historien
Ghazi Hidouci, économiste, ancien ministre
Pip Hinman, journalist, co-editor at « Green Left »
Aïcha Jabrane, militante associative
Ramin Jahanbegloo, philosophe
Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris
Kamel Jendoubi, ancien ministre, militant des droits humains
Eva Joly, avocate, ancienne députée européenne
Smaïl Kadi, spécialiste en conception d’applications d’affaires
Aïssa Kadri, sociologue
Myriam Kendsi, artiste peintre
Tahar Khalfoune, univerrsitaire
Aurore Koechlin, sociologue, militante féministe
Abdellatif Laâbi, poète
Souad Labbize, poétesse
Thierry Labica, universitaire
Kamal Lahbib, défenseur des droits de l'Homme
Annie Lahmer, conseillère régionale écologiste
Ilyas Lahouazi, militant politique et des droits humains
Latifa Lakhdar, professeur universitaire
Jaffar Lakhdari, consultant
Antoine Larache, rédacteur de « Inprecor »
Salaheddine Lemaïzi, journaliste
Kevin Le Tétour, co-secrétaire de la fédération Sud Éducation
Patrice Loraux, philosophe
Djamila Loukil, photographe
Michael Löwy, membre du Réseau écosocialiste global
Insaf Machta, universitaire
Lotfi Madani, citoyen solidaire
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d'Alger
Mustapha Majdi, acteur associatif
Jan Malewski, rédacteur de « Inprecor »
Noël Mamère, ancien maire de Bègles, ancien député EELV
Gilles Manceron, historien
Marc Mangenot, économiste
Lila Mansouri, présidente du bureau de Paris-Riposte internationale
Gustave Massiah, économiste
Henri Mermé, coordinateur de la commission internationale d'Ensemble !
Umit Metin, coordinateur de l'Assemblée des citoyens de Turquie (ACORT)
Aziz Mkichri, militant associatif des droits humains
Khadija Mohsen-Finan, politologue
Kamel Moktefi, toxicologue
Maati Monjib, historien, interdit de sortie du territoire national
Rabah Moulla, militant politique Alternatv
Youssef Thierno Niane, avocat
Abdelkader Ouchiha, infirmier
Simon Picou, militant CGT, ministère du travail
Raymonde Poncet-Ramade, sénatrice EELV
Christine Poupin, militante écosocialiste, porte-parole du NPA
Susan Price, Co-editor, Green Left
Aïssa Rahmoune, vice-président de la Fédération internationale des droits humains (FIDH)
Youcef Rezzoug, journaliste
Natalia Ribas Mateos, sociologue
Laurent Ripart, historien
Messaoud Romdhani, militant des droits de l'Homme
Khadija Ryadi, présidente de la Coordination maghrébine des organisations des droits de l'Homme (COMDH), lauréate du Prix des Nations unies pour les droits de l'Homme
Djaballah Saighi, militant politique
Saïd Salhi, défenseur des droits humains, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (dissoute)
Catherine Samary, militante féministe et internationaliste
Si Ahmed Sidi-Menad, climatologue
Nedjib Sidi-Moussa, auteur et enseignant
Catherine Simon, journaliste, écrivaine
Tahar Si Srir, militant associatif
Francis Sitel, codirecteur de la revue « ContreTemps »
Saadi Sough, ancien vice-président de l’association Talsa (Béjaïa)
Saïd Sougty, président de l'Association de défense des droits de l'Homme au Maroc
Benali Soussou, Association des amis de la forêt de Sidi Maafa (Oujda)
Claude Szatan, militant associatif, CEDETIM
Marouane Tabti, médecin
Aurélien Taché, député EELV
Taoufiq Tahani, universitaire
Hakim Taïbi, journaliste, enseignant
Tahar Takesrit, entrepreneur en communications
Daniel Tanuro, auteur écosocialiste
Nadia Tazi, philosophe
Yassine Temlali, historien
Eric Toussaint, porte-parole du CADTM international
Josette Trat, universitaire et syndicaliste
Aurélie Trouvé, militante altermondialiste, députée NUPES
Miguel Urban, eurodéputé, militant anticapitaliste
Charlotte Vanbesien, secrétaire de la FERC CGT
Christian Varin, militant internationaliste et syndicaliste
Sam Wainwright, Socialist Alliance National Co-convener
Samir Yahiaoui, analyste politique
Mourad Yefsah, consultant senior en systèmes d'informations
Abdallah Zniber, militant associatif de l'immigration en France