À Clermont-Ferrand : Mineur-es toujours à la rue ! 8 personnes interpellées !

Préambule : les interpelé-e-s ont été relaché-e-s, sans poursuite, le 25 novembre après la publication de ce communiqué.

Communiqué unitaire du 25 novembre 2023 : Mineur-es toujours à la rue ! 8 personnes interpellées !

Jeudi soir, un repas partagé dans le nouveau lieu d’hébergement des mineurs à la rue était prévu. Il a été empêché à coups de lacrymos et 8 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Les mineur es présent es ont pu être évacué es, mais ils et elles sont sans hébergement.

Légalement, en France, tout⋅e mineur⋅e sans parents est pris⋅e en charge par le département. Dans le cas des mineur⋅es isolé⋅es étrangers⋅ères, le département du Puy-de-Dôme délègue la mission de reconnaissance de leur minorité à l’association ANRAS/DDAOEMI. À peine arrivé⋅es, ces jeunes subissent des interrogatoires répétés sur leurs parcours. Ces entretiens ne font que les traumatiser, et aboutissent très souvent à la non-reconnaissance de leur minorité sans argument sérieux. C’est un expédient facile pour éviter de prendre en charge des jeunes en grande vulnérabilité, qui relèvent légitimement de la protection de l’enfance. Elles et ils sont alors mis⋅es à la rue, restant dans un vide juridique tant qu’ils ne déposent pas un recours administratif.

C’est alors que le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) les accompagnent pour ces très longs recours. Le juge pour enfants statue ensuite, et il reconnaît après coup la minorité des jeunes dans la plupart des cas (84% d’entre elles et eux de janvier à octobre 2023, qui avaient attendu au moins 7 mois et jusqu’à 2 ans). Pendant ce temps, ces mineur⋅es sont ainsi maintenu⋅es en situation précaire : leur scolarisation est retardée, ils et elles sont dans la rue, donc en danger.

Les pouvoirs publics n’assurent pas leur prise en charge. Le projet d’un nouveau lieu négocié avec eux n’a pas abouti. Le « 5 étoiles » a été évacué l’été dernier. Les températures chutent. Il est urgent de mettre à l’abri les jeunes nouvellement arrivé.es. Au-delà d’un toit, un lieu de vie représente la promesse d’un espace d’accompagnement (pour les démarches administratives, la scolarité) et d’émancipation, co-construit avec les mineur⋅es.

Cette démarche s'est heurtée jeudi 23 novembre à la répression : intervention de la police, utilisation répétée de gaz lacrymogène, interpellation de 8 militant es soutenant les jeunes. Afin qu’un accueil digne de ces mineur.es soit possible, dans un contexte de répression exacerbée contre les personnes étrangères et les organisations qui les aident, nous exigeons :

  • l’ouverture immédiate par les pouvoirs publics d’un lieu d’hébergement et d’accompagnement pour ces mineur.es isolé.es et vulnérables OU la mise à disposition par les pouvoirs publics d’un lieu conventionné pour l’hébergement et l’accompagnement de ces mineur·es isolé es et vulnérables
  • la libération immédiate des militant es interpellé·es, sans poursuites à leur encontre⋅

Nous appelons aux soutiens les plus larges face à l’immobilisme des pouvoirs publics, à la régression des droits des étrangers et à la répression des initiatives citoyennes.

La mobilisation ne faiblit pas !

Signataires : Ligue des Droits de l’Homme (LDH) 63, La Cimade 63, Union syndicale SOLIDAIRES, Union Étudiante Auvergne, Droit au Logement (DAL) 63, Soulèvements des Volcans 63, ATTAC 63