EHPAD de la Charité : la lutte a fini par payer !

EphadCharité

Après deux années de lutte entrecoupées de nombreux rebondissements, l’association ’retraite à la Charité’ qui gérait l’EHPAD a enfin été écartée par l’ARS et le Conseil départemental. On est maintenant entré dans la phase de reconstruction. Ce sera long et difficile, mais les militantes et les militants de SUD Santé sont prêts à relever le défi.

Il aura fallu plus de deux années de luttes au personnel, de l’EHPAD de la Charité pour obtenir en grande partie satisfaction sur ses revendications. L’établissement a été placé sous administration provisoire, avant que l’association « Retraite à la Charité » ne soit définitivement écartée de la gestion et de la gouvernance.

Après les nombreuses attaques contre les élus SUD (syndicat majoritaire dans l’établissement) c’est un soulagement pour les militant-e-s qui furent particulièrement exposé-e-s et ont eu à subir, tour à tour, des attaques personnelles de la part de l’ancienne Direction et de sa Présidente.

Aujourd’hui, le Directeur a quitté son poste, la Présidente n’a plus aucun pouvoir et un appel d’offres a été lancé pour trouver un repreneur. Le syndicat SUD Santé a d’emblée posé ses conditions :

► D’abord que l’association retenue soit une association à but non-lucratif et que le bien être et la bien traitance soient au centre du projet d’accueil des personnes âgées.

► Ensuite que la restauration sur place soit maintenue afin de conserver la qualité des repas reconnue par tous et parce que la bien traitance passe aussi par une alimentation de qualité.

► Et enfin que les instances du personnel ne soient pas délocalisées, ou centralisées sur un autre établissement, afin de privilégier le dialogue social de proximité, ce qui a fait terriblement défaut avec l’équipe précédente.

Sud Santé et solidaires Allier se sont largement investi dans le comité de soutien des salariés. Porter le débat sur la place publique avait pour objet d’associer les habitants de Lavault-Sainte-Anne, les résidants et leurs familles à la lutte que menait le personnel contre la répression qui sévissait au sein de l’établissement de la Charité, mais aussi offrir des perspectives de sortie de crise, en partant du principe simple qu’avec un personnel bien traité, les résidants le sont aussi, ce qui doit rester en toute circonstance l’objectif majeur des structures qui hébergent des personnes dépendantes, et par conséquent vulnérables.

Par la suite, une association a même été créée, afin de préparer l’avenir et, si besoin, se positionner pour la reprise de gestion. ’Ensemble pour la Charité’ est son nom. Avec la mise sous tutelle, puis l’éviction de l’ancienne association, les choses ont bien évolué. Un appel d’offres a été lancé. De nombreux groupes se sont positionnés pour la reprise. Même si ceux-ci prétendent que leur objet est à but non-lucratif, on a du mal à les croire. Il y a bien d’autres moyens détournés pour réaliser de substantiels profits dans ce genre d’opération.

Dans ces conditions, le fait que ’Ensemble pour la Charité’ ait présenté un dossier pour reprendre la gestion en local semble aller dans le bon sens. Surtout, le Conseil d’administration de cette association est composé de familles de résidants et de personnes qualifiés, ce qui devrait permettre de fluidifier le dialogue social au sein de l’établissement, d’autant que les élus du personnel sont aussi invité à chaque réunion du Conseil d’administration, avec voix consultative.

Mais bienveillance ne signifie pas pour autant attentisme. SUD Santé continuera à faire respecter les droits des salariés, et entend bien faire en sorte que les instances représentatives du personnel (IRP) jouent pleinement leur rôle à l’avenir, y compris durant la période de transition, pendant laquelle le repreneur devra répondre aux nombreuses interrogations du personnel à propos de son avenir.

Article publié le 29 septembre 2016