Bulletin N°6 : On continue les casserolades !

EDITO

Depuis le 19 janvier dernier, le plus puissant mouvement social dans notre pays depuis celui de 1968 perdure. En effet, après les manifestations géantes, les grèves reconductibles dans plusieurs secteurs d'activité et les blocages de points névralgiques de l'économie, c'est le temps des casserolades qui dure et qui leur tape sur le système.

Même si techniquement la réforme des retraites, dont le report progressif de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, est passée dans un déni de démocratie sociale comme politique flagrant, la pression du monde du travail n'est pas retombée car le plus grand nombre a bien compris que, derrière cette énième réforme libérale, c'est non seulement un choix de société qui est en jeu mais un profond bouleversement des institutions politiques de notre pays qui est nécessaire.

La mobilisation a dopé celles pour les salaires. Dans le commerce, c'est la victoire des Vertbaudet, que nous avons contribué à populariser dans notre union, l'auto-organisation des libraires au travers de la constitution du Bookbloc, que nous encourageons, et des grèves à répétition à Disneyland Paris mais aussi à la Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel ou à Tisséo.

Ce que ces luttes démontrent, c'est que la grève, ainsi que sa généralisation tout comme son inscription dans la durée, est l'outil indispensable pour gagner. Avec la force mais aussi les limites de l'unité syndicale, à décliner désormais davantage dans les entreprises et dans les branches, et l'arrivée de dizaines de milliers de nouveaux syndiqué-es, dont plus d'une centaine dans notre organisation, nous avons les moyens de faire plier le gouvernement, qui est sur les rotules, et le patronat, qui s'inquiète à juste titre de la combativité ouvrière retrouvée...