Le PinkBloc : Contre le patronat et le patriarcat, LGBTI toutes et tous au syndicat !

« Contre le patronat et le patriarcat, LGBTI toutes et tous au syndicat », slogan du Pink Bloc pendant la mobilisation contre la réforme des retraites

Lors des manifestations contre la réforme des retraites, le cortège de Solidaires IDF a accueilli le Pink Bloc, ses banderoles colorés et ses slogans queer, féministes et antiracistes.

Rencontre avec Néo, membre de Solidaires Etudiant-es et militante dans le Pink Block francilien :

En produisant une analyse queer de la réforme des retraites, le Pink Bloc mène un double combat : porter les luttes LGBTQI+ dans les mouvements sociaux et les syndicats d’une part, parler syndicalisme, lutte des classes et répandre la grève dans les espaces militants LGBTQI+ d’autre part. Le Pink Bloc s’est fortement engagé contre la réforme des retraites qui impacte les personnes LGBTQI+ en tant que travailleur·ses mais aussi en tant que queers : carrières hachées, secteurs précarisés ou peu rémunérateurs, absence de soutien familial ou encore travail en hors du droit commun, des protections sociales et du code du travail. Le cortège du Pink Bloc a aussi mis en avant les luttes anti-validistes, anti-racistes et décoloniales comme en témoignent les banderoles « Désinstitutionalisation pour toustes les fols et les handicapé·es », « oui au respect et à la protection du vivant. Stop chlordécone et pesticides » ou encore « restitutions, réparations, retraites face à l’irréparable ».

Mais le Pink Bloc c’est bien plus qu’un cortège en manif, c’est aussi une caisse de grève pour faire vivre la solidarité de classe, des actions de blocages, des diffusions de tracts dans les quartiers LGBTQI pour propager la grève et des rassemblements de soutiens devant les commissariats.

La caisse de grève Queer a été créée par et pour les personnes LGBTQI+ pour renforcer le mouvement social en soutenant les queers grévistes et les queers précaires impacté·es par la grève qui parfois se retrouvent sans protection sociale et droit du travail. Depuis sa création en février, plus de 60 000€ ont été collectés et 40 000€ ont été redistribués à des personnes LGBTQI+ salarié·es en grève, aux personnes LGBTQI+ indépendantes et/ou travaillant dans des secteurs informels et uberisés.

Comme rappelé dans un tract du Pink Bloc distribué pendant la manifestation du 1er Mai, porter les luttes queer dans le monde du travail, c’est lutter contre le capitalisme arc-en-ciel qui tantôt nous exclu et nous précarise, tantôt nous valorise pour mieux nous exploiter mais aussi lutter contre les politiques de diversités d’élite qui ne changent rien aux conditions de vie et de travail des travailleur·ses minorisé·es.

Pour reprendre les mots du Pink Bloc*, la flamboyance des cortèges et des Assemblées Générales Queers en Grève a su montrer que les luttes des trans, gouines, pédé·es, intersexes, bisexuel·les, travailleur·ses du sexe mais aussi des personnes handies, racisées ou séropositives au VIH, et de toute la galaxie queer sont une composante essentielle des mouvements sociaux que nos syndicats doivent accueillir et soutenir.

Contact instagram Queers en Grève : https://www.instagram.com/queersengreve/


* bien que l’Union Syndicale Solidaires n’utilise pas certaines terminologies, nous relayons en respectant les mots utilisés par les militant·es du Pink Bloc.