2013 : Trois assassinats pour tuer la cause kurde et assassinats du 23 décembre 2022

2013 : Trois assassinats pour tuer la cause kurde

Fidan Dogan, Sakine Cansız et Leyla Shaylemez étaient trois militantes kurdes qui travaillaient au sein du Centre d'information sur le Kurdistan, au 147 rue Lafayette à Paris. Leur assassinat ne doit rien au hasard : elles étaient des cadres du mouvements, chacune représentant une génération. Rappelons que Sakine Cansiz était l’une des 6 fondatrices du PKK, et qu’elle avait participé à la formation de sa branche armée féminine dans les années 80. Au moment de sa mort, elle participait au développement en France et en Europe de la cause kurde. Fidan était, quant à elle, affectée aux activités diplomatiques. Enfin Leyla avait milité dans les organisations de jeunesse kurdes avant d’être envoyée à Paris pour développer les activités du centre d’information. En les assassinant, il s’agissait de porter un coup à l’élargissement de la lutte kurde en France et en Europe.

Complice la France ?

Alors que de nombreux éléments de l’enquête mènent aux services secrets turcs, la France refuse toujours de lever le secret défense. Les gouvernements français successifs couvrent ainsi le rôle de l’État turc et ses structures répressives dans ces assassinats, faisant ainsi de la France un terrain de jeu pour la Turquie.


Assassinats du 23 décembre 2023

Vendredi 23 décembre, un homme d'extrême droite a ouvert le feu sur le centre culturel kurde de Paris ainsi que sur un restaurant et un coiffeur, rue d'Enghien, assassinant plusieurs camarades kurdes et en blessant grièvement plusieurs autres. A l'heure actuelle, 3 personnes sont décédées, 3 autres sont dans un état grave.Le tueur n'est pas sorti de nulle part : il avait déjà tenté par le passé, et à plusieurs reprises, d'assassiner des personnes migrantes, notamment en attaquant un camp à coup de sabre. Cette fois, il s'est procuré une arme à feu et a planifié cette nouvelle attaque raciste, qui s'inscrit dans la continuité d'une série d'actions de plus en plus violentes de l'extrême-droite. Cette stratégie porte un nom : le terrorisme.

Emine Kara (Evîn Goyî) était une ancienne combattante contre DAESH et une des représentantess du mouvement des femmes kurdes.

Mir Perwer (Sirin Aydin) était musicien et persécuté en Turquie où il fut condamné à 20 ans de prison pour sa musique engagée.

Abdurrahman Kızıl, était un militant dont le centre culturel kurde de Paris était devenu la deuxième maison.

10 ans après, ce 23 décembre 2022, nous condamnons cette nouvelle attaque. Ce nouvel attentat ne doit pas, à son tour, rester impuni !

À l’occasion de la manifestation appelée le samedi 7 janvier 2023 pour la vérité et la justice pour Sakine, Fidan et Leyla et dans le contexte de ce nouvel assassinat endeuillant la communauté kurde, l’Union syndicale Solidaires appelle à la mobilisation massive !

***