Biji Kurdistan // Un peuple « martyre »

Biji Kurdistan

Malgré une culture, une histoire et une terre commune, les Kurdes constituent le plus grand peuple sans État. Lors de la partition du Moyen-Orient dans les années 1920, les Kurdes, peuple de la Mésopotamie, se virent refuser la création d’un État-Nation. Ils·elles furent séparé·es entre quatre États (Irak, Iran, Syrie et Turquie) où ils·elles furent et sont encore réprimé·es pour leurs langues et leurs cultures. Leurs premières résistances furent les refus des politiques d’assimilation. Plusieurs partis de libération virent le jour, dont le PDK et l’UPK en Irak, le Komala en Iran, et le PKK en Turquie. Ces partis ont des diférences idéologiques marquées, qui se sont creusées au fil des années. Tandis que PDK et UPK devinrent des partis d’État en Irak, dirigeant la région autonome du Kurdistan (et prônant un système capitaliste néolibéral marqué par le népotisme et la corruption), dans le giron du PKK et sous l’influence de son dirigeant, Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis 1999, naquit une nouvelle perspective politique : celle du confédéralisme démocratique.

En juillet 2012, au Rojava, dans le nord de la Syrie, les Kurdes s’en réclamant, et leurs alliés arabes, syriquaques... mettent en pratique le projet de confédéralisme démocratique. Abandonnant l’idée nationaliste d’un grand Kurdistan, celui-ci repose sur l’auto-organisation locale via un système de démocratie directe basé sur les conseils, sur l’égalité des genres, l’écologie et une économie coopérative non capitaliste. Depuis, les Kurdes n’ont de cesse de combattre sur tous les fronts les ennemis de la liberté, de l’État islamique au régime autoritaire d’Iran en passant par l’État turc.


Un peuple « martyre »

Depuis les années 1920 et les premiers massacres en Turquie, les Kurdes sont la cible d’une violent répression dans tous les pays où ils·elles vivent. Ils comptent ainsi plusieurs centaines de milliers de victimes en un siècle. C’est suite aux terribles massacres perpétrés par Sadam Hussein en Irak, qu’est né dans les années 90 la région autonome du Kurdistan en Irak. En 2012, les Kurdes ont proclamé l’existence d’une région autonome dans le nord de la Syrie, mais estimant l’idée politique d’un État nation périmée, ils·elles en firent une région où le droit de chaque peuple à exister est reconnu. Cela n’a en rien protégé les Kurdes contre les exactions dont ils·elles sont victimes.

Malgré les massacres et les oppressions culturelles, les Kurdes n’ont pas trouvé de territoire où se réfugier. Ainsi ils·elles sont réprimé·es aussi dans de nombreux pays d’exil. Ceux-ci, voulant maintenir leurs intérêts commerciaux et diplomatiques avec la Turquie, cèdent aux pression qu’elle exerce pour refuser le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes, et criminaliser le mouvement kurde. Cela autorise, par exemple la France, à geler les avoirs, refuser le statut de réfugié·e, mettre sous surveillance et arrêter des militant·es kurdes.